LE CHOIX DE SOPHIE

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Enorme fut l’impact de ce mélodrame à sa sortie en 1982. Enorme, de part l’éclairage glaçant qu’il offrait sur l’Holocauste quarante ans après, énorme aussi de par l’impact qu’eut la performance de Merryl Streep dans le rôle titre. L’actrice américaine creusait l’écart avec ses collègues actrices de l’époque dans des proportions colossales. S’il n’y avait eu qu’une raison pour se précipiter en salles pour découvrir le film d’Alan Pakula, c’était elle qui la personnifiait.  

Le drame se déroule peu de temps après la Seconde Guerre mondiale. Stingo, jeune écrivain du sud des États-Unis, fraîchement débarqué à Brooklyn, sympathise avec un couple de voisins : Nathan, une intellectuel Juif au comportement fantasque et Sophie, une immigrante polonaise à la peau diaphane et au charme fou pour l’apprenti romancier. Une relation complexe, bientôt trouble, se noue entre les trois personnages, tandis qu’on découvre peu à peu ce que fut l’itinéraire ténébreux de Sophie, ancienne déportée. 

Le Choix de Sophie est l'œuvre d’Alan Pakula, un cinéaste considéré parmi les plus engagés à Hollywood à cette époque. D’abord apprécié comme producteur de Robert Mulligan (Du silence et des ombres), il passe à la réalisation dans les années soixante-dix et connaît le succès avec Klute écrit pour Jane Fonda, puis se distingue en signant des films au propos politique fort comme A cause d’un assassinat sur le meurtre de John Kennedy - et surtout Les Hommes du Président sur le scandale du Watergate. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE MARIAGE DE MARIA BRAUN (Una autre vision de la reconstruction d'une femme après la Seconde Guerre mondiale.) ou encore LES ANGES MARQUÉS (Un film où Fred Zinnemann explorait déjà les drames familiaux provoqués par le nazisme : Dans le Berlin d'après-guerre, un soldat américain aide un jeune tchèque survivant d'Auschwitz à retrouver sa mère.).

Lorsque Alan Pakula entreprend la préparation du Choix de Sophie, il n’a qu’un nom en tête pour incarner le rôle-titre : Liv Ullmann. Pour ce grand admirateur d’Ingmar Bergman, le personnage imaginé par l’écrivain William Styron à la complexité des héroïnes du maître suédois. De son côté, Styron lui a suggéré le nom d’Ursula Andress aussitôt balayé par le réalisateur. A la suite, Marthe Keller, puis Barbra Streisand se voient proposer des essais. Mais c’est Merryl Streep qui avec une détermination folle - elle s’est procuré le scénario par des moyens détournés - qui s’impose aux yeux de Pakula. L’Oscar qui lui est décerné l’année suivante finit de valider son choix. 

L’actrice, récompensée une première fois de la mythique statuette dans un second rôle (Pour Kramer contre Kramer) se livre ici à une composition impressionnante. Son travail sur les accents est bluffant, que ce soit pour le polonais, comme pour l’allemand, la star ne s’étant pas contentée de travailler nuit et jour avec un coach, mais apprenant aussi les bases de ces deux langues, pour la crédibilité du personnage. C’est tout au long des cent-cinquante minutes que dure le film qu’elle excelle, conférant une éblouissante complexité à un personnage qui passe son temps à dissimuler son passé. Mais c’est dans son monologue final qu’elle couronne sa performance. Une scène, qui compte tenu de sa dureté, elle refusa de jouer deux fois et qu’elle ne devait revoir qu’une seule fois, quatre ans après - pour les mêmes raisons - durant un show d’Oprah Winfrey dont elle était l’invitée. 

Peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, Stingo, un jeune écrivain, arrive à Brooklyn en provenance du sud des États-Unis. Il y rencontre un couple composé de Sophie, une immigrante polonaise ayant souffert durant la guerre et Nathan, un juif imprévisible et peu à ...

Je ne suis pas certain, en tout cas pour le film, que les thématiques essentielles touchent à l’horreur concentrationnaire ni à une approche, certes singulière, de l’antisémitisme. Et le parallélisme entre la monstruosité des camps et celle des états du Sud est à peine ...

La première fois que j'ai vu ce film, il m'avait bouleversé. Depuis, j'ai lu le livre de Styron, et c'est un chef-d'oeuvre, presque inadaptable tellement c'est dense et complexe. Et pourtant Pakula l'a fait. J'ai revu le film, en Blu-Ray cette fois, et en pouvant le comparer ...