FLEUR D'OSEILLE

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Un an après la Grande Sauterelle, revoilà le trio de choc du cinéma français des années 1960 : Mireille Darc à l’écran, Georges Lautner derrière la caméra et Michel Audiard aux dialogues haut en couleur.

Là encore, l’histoire est improbable. Elle est tirée de Langes radieux (tout un programme !) un roman signé Jean Amila et adapté par Marcel Jullian, Jean Meckert et Michel Audiard. Il y est question d’ennemi public numéro 1, d’un magot introuvable, d’une veuve pas très éplorée et de nouveau-nés affamés.

Un gangster est abattu en gare de Montargis, en laissant derrière lui un magot fort convoité. Catherine, sa veuve qui vient d’accoucher, est à peine relevée de couches qu’elle doit gérer les questions d’un commissaire pressant, puis les anciens rivaux de son mari Pierrot. Et aucun ne lui veut du bien. Elle parvient quand même à s’enfuir avec une copine, jeune mère elle aussi, et doublerait bien tout le monde pour retrouver le fameux magot.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES PÉTROLEUSES (Parce qu'ici aussi les enjeux sont féminins et les personnages principaux sont des femmes qui n'ontapas froid aux yeux) ou encore LA MARIÉE ÉTAIT EN NOIR (Une jeune veuve y venge à sa façon son mari).

Le film se déroule en deux parties distinctes. La première en région parisienne, l’autre dans le mas isolé d’un hameau en montagne. Deux décors pour deux ambiances : noire et classique pour le polar (malgré les scènes cliniques dans une maternité), solaire et minérale pour le western. Car, oui, il s’agit bien au final d’un western, avec des scènes de défi, une femme convoitée et des combats de tirs sous la moiteur estivale. Les uns après les autres, les hommes tombent, tandis que les femmes, vaille que vaille, assurent leur survie et celle de leur descendance.

George Lautner dont c’est le seizième long métrage a toujours été un réalisateur amoureux de la forme. Il cadre ses plans, soigne ses perspectives et évite un formalisme trop rigoureux en misant sur des castings et des dialogues décoiffant. Depuis Les Tontons flingueurs, Michel Audiard lui signe des réparties de référence. « J’ai choisi le caviar, revendique Mireille Darc pour expliquer sa passion pour un gangster. « Le caviar, c’est pas une solution », lui rétorque-t-on. « La merde non plus » conclut-elle. Blonde magnétique au corps longiligne, Mireille Darc installe un peu plus son emploi de grande sauterelle amoureuse, parfois peu vêtue, dans le rôle inattendu d’une jeune mère de famille. Un rôle qu’elle a un peu de mal à trouver passionnant. C’est d’ailleurs ce qui est le plus incongru. A part pour le défi, comment le duo Lautner/ Audiard, habitués aux polars et aux hommes au comportement cavalier, ont-ils eu l’idée de monter une intrigue policière, de vengeance avec deux bébés comme empêcheurs de tuer en rond ?

Il fallait s’entourer d’habitués pour y parvenir - Maurice Biraud, André Pousse, Henri Garcin, Paul Préboist - Et sans doute d’une autre belle actrice inattendue dans ce registre : la belle Anouk Ferjac, une comédienne qui a tourné plus de cent films dont beaucoup de téléfilms et qui se fera bientôt remarquée chez Alain Resnais dans La guerre est finie ou Je t’aime, je t’aime, chez Claude Chabrol dans Que la bête meure et encore plus tard dans Diabolo Menthe de Diane Kurys. Jamais aux avant-postes mais juste à côté et très joliment.

On résume souvent la riche filmographie de Michel Audiard aux seuls Tontons Flingueurs (1963) et Barbouzes (1964) ou aux Belmondo tardifs. En fouillant un peu, certains se rappellent les « Gabin » des années 50 méprisés par la critique et par la Nouvelle Vague ...

Lautner filme amoureusementune nouvelle fois "sa" Mireille (aprés La grande Sauterelle, la même année) et n'a pas son pareil pour imprimer, sans prétention, l'air "soixante huitard" de son temps sur pellicule en réalisant une ode à la liberté, notamment sentimentale et ...

Voici un intéressant film de Lautner tiré du roman "Langes radieux" de Jean Amila paru dans la "Série Noire" (Gallimard) en 1963 sous le n°763. Le scénario qui en a été tiré par Marcel Jullian et Michel Audiard respecte grosso modo le roman tout en simplifiant le nombre ...