COMPAÑEROS

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Les dictatures chiliennes, argentines et brésiliennes ont souvent été dénoncées au cinéma. Celle de l’Uruguay, très rarement. Pourtant, ce fut l’une des plus répressives. Même si les chiffres ne sont pas éloquents puisque le pays est petit et peuplé de seulement trois millions d’habitants. Mais les militaires y pratiquaient la torture sur tous les prisonniers politiques, même, paraît-il, sur les enfants. 

En 1973, l’Uruguay bascule donc dans une terrible dictature. Les militants politiques de gauche sont tués ou incarcérés sans autre forme de procès. Trois opposants pourtant vont être sauvés, mais pour subir un sort atroce. 

Companeros, dont le titre espagnol, est Une nuit de douze années raconte l’arrestation et la détention cruelle, inhumaine, le véritable calvaire de douze ans, auquel vont réussir à survivre trois hommes emblématiques de l’histoire récente de l’Uruguay : José Mujica, Mauricio Rosencof et Fernandez Huidobro. Ils deviendront des figures politiques majeures de leur pays. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MANDELA : UN LONG CHEMIN VERS LA LIBERTÉ (Parce que le destin de Jose Pepe Mujica, qui sera élu président de la république d'Uruguay, est le même que celui de Nelson Mandela, en moins connu.) ou encore SANTIAGO, ITALIA (Ce documentaire de Nanni Moretii revient sur la chute de Salvador Allende, la dictature militaire chilienne qui a suivi et l'accueil en Italie des opposants politiques d'alors).

Ces trois hommes étaient des hauts responsables des Tupamaros, un groupuscule d’obédience communiste qui s’oppose à l’extrême droite dès les années 1960. À partir du coup d’état militaire du 27 juin 1973, la répression les condamne. Ils échappent à la mort. Mais, comme le dit un militaire du film : « Nous n’avons pas pu vous tuer, nous allons vous rendre fous ». Pendant douze ans, ces trois hommes vont être constamment déplacés, privés de lumière, de nourriture, de contacts entre eux ou avec l’extérieur. Ils sont humiliés, battus, torturés, menacés d’exécution, déshumanisés jusqu’à la folie. Et pourtant, ils tiendront… 

Companeros, le troisième long métrage d’Alvaro Brechner a nécessité quatre ans de recherches, même s’il est inspiré des mémoires écrites par Rosencof et Huidobro. Le film raconte justement cette résistance, la manière dont chacun trouvera la force de garder un espoir au sein de ce long voyage au coeur des ténèbres. L’un profite d’un rayon de lumière, l’autre joue au foot avec un ballon imaginaire lors d’une de ses rares promenades, un autre résout des équations ou des parties d’échecs, tandis que l’écrivain est sollicité pour composer les lettres d’amour de son geôlier. Ils parviennent à communiquer entre eux, reçoivent le soutien épisodique de leur famille, de leurs femmes… "Les seuls perdants sont ceux qui baissent les bras", explique Mujica dont le destin sera celui d’un Nelson Mandela. 

Le film de facture classique mais efficace parvient à tenir le spectateur en haleine au long de ce calvaire. Un défi aussi pour ses trois principaux acteurs - l’Espagnol Antonio de la Torre, l’Uruguayen Alfonso Tort et l’Argentin Chino Darin - chacun sommés de perdre 15 kg pour paraître amaigris. Sélectionné à la Mostra de Venise et au Festival de San Sebastian, Companeros a remporté une quarantaine de prix dans le monde et reste l’un des meilleurs exemples de résistance et de résilience de ces dernières années.

Petit à petit toutes les dictatures militaires d'Amérique du sud vont avoir leur film. Cette fois c'est au tour de l'Uruguay. Comme nous l'annonce l'affiche, voilà un film puissant. Tous les codes du genre sont présents. Une mise en scène très solide pour un scénario classique ...

« Résister ». Tel est le mot que grava, sur la margelle d’un puits, Marie Durand (1711-1776), grande figure du protestantisme, durant sa détention dans la Tour de Constance, à Aigues-Mortes, de 1730 à 1768. Telle semble être également l’unique action à laquelle devront ...

Sale temps pour les pêcheurs, Mr. Kaplan : en deux films, le réalisateur uruguayen Alvaro Brechner s'est imposé comme un cinéaste majeur d'Amérique latine. Son troisième long-métrage, Compañeros, dont le titre original est La nuit de 12 ans, possède une toute autre dimension, ...