ZODIAC

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Douze ans après Seven, David Fincher a entrepris de se pencher sur l’affaire des meurtres du Zodiac, mais comme dans Memories of murder, réalisé par Bong Joon Ho 4 ans plus tôt, les meurtres ne sont pas résolus, et le sujet est moins le tueur lui-même que l’obsession durable qu’il suscite chez les enquêteurs qui se sont penchés sur son cas.

Ici, il y en a trois principaux : un dessinateur joué par Jake Gyllenhaal, un journaliste incarné par Robert Downey Jr, et le détective joué par Mark Ruffalo. Au bout d’une heure de film, qui en dure presque le triple et s’étend sur plusieurs années, les meurtres s’arrêtent, mais l’obsession des enquêteurs pour leur sujet ne fait que redoubler, alors que tous les autres ont abandonné. Et leur enquête qui aurait dû prendre le rythme d’un marathon, garde l’intensité du sprint.

En dépit d’un sujet opaque et possiblement frustrant, Zodiac ne perd jamais de vue son histoire, basée sur une étude méticuleuse et approfondie que Fincher a mis en scène avec un perfectionnisme obsessionnel pour un résultat à la fois effrayant et passionnant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MEMORIES OF MURDER DE JOON-HO BONG (Même enquête obsessionnelle pour retrouver un tueur, sans résultat.) ou encore BULLITT DE PETER YATES (Le véritable détective David Toschi a conseillé Steve McQueen pour le préparer à son rôle de policier de San Francisco.).

Fincher a déclaré ne pas être sûr de la nécessité pour le cinéma de divertir. Il trouve plus important qu’un film laisse des cicatrices, citant comme exemple Les dents de la mer : depuis qu’il l’a vu, il ne s’est plus jamais baigné dans l’océan. Il ne fait aucun doute que le cinéaste a conçu Zodiac pour laisser des cicatrices, et dans cette perspective, il n’a rien cédé au hasard. La phase de préparation a duré pas moins de 18 mois au cours desquels Fincher et son scénariste ont interrogé les témoins, leurs familles, des suspects, des policiers encore en activité ou non, les deux victimes survivantes, et ainsi que les maires de San Francisco et de Vallejo.

Fincher n’a mis en scène que les meurtres authentifiés. D’autres meurtres sont attribués au tueur du Zodiac, mais en l’absence de preuves, le réalisateur ne les a pas retenus. Il n’a pas non plus pris en compte les meurtres dont il ne restait ni survivant ni témoins. Fincher voulait que les reconstitutions soient le plus fidèles possible, alors que beaucoup de choses ont changé depuis les débuts de l’affaire en 1969. Par exemple, il a fait hélitreuiller des arbres sur le site d’un meurtre aux abords d’un lac afin que le lieu ressemble à ce qu’il était à l’époque. Mark Ruffalo, qui joue le détective David Toschi, a été impressionné par sa rencontre avec le vrai policier, qui se souvenait encore avec précision de chaque détail de l’affaire.

Toschi a été le conseiller de Steve McQueen sur Bullitt et a servi de modèle à Clint Eastwood pour le personnage de Dirty Harry, auquel il est fait allusion dans Zodiac. En pionnier de la prise de vues numérique, qui à l’époque était encore au stade expérimental, Fincher a tourné Zodiac presque entièrement avec une caméra numérique, à l’exception de quelques plans pour les effets de ralenti. Robert Downey Jr. était très décontenancé par ce nouveau procédé, qui permettait aussi à Fincher de faire des dizaines de prises, et ne laissait pas le temps à l’acteur de décompresser dans sa caravane. En voyant Zodiac, Bong Joon Ho l’a qualifié de chef-d’œuvre sans aucune faute.

Ce qu'il y a de bien avec David Fincher, c'est qu'il débarque toujours là où on ne l'attend pas. Avec Zodiac, nombreux ont du être ceux qui sont allé le voir en espérant voir un nouveau Se7en. Il n'en est rien. S'il y a bien un serial Killer qui rôde tout au long du film, ...

Signant le retour de David Fincher à l'univers des tueurs en série, "Zodiac", tiré du livre de Robert Graysmith, revenant sur les meurtres commis par un maniaque insaisissable dans le San Francisco des années 60 et 70, avait tout du grand film noir et angoissant à la "Seven", ...

La scène d’ouverture de Zodiac se passe dans une voiture : c’est d’abord l’occasion d’un splendide travelling latéral sur la nuit dorée des 60’s finissantes d’une banlieue résidentielle, puis un parking un peu trop isolé. Enfermés dans l’habitacle, limités ...