YOUTH

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« L’homme ne possède la jeunesse qu’un temps et le reste du temps la rappelle »... « Il faut boire jusqu’à l’ivresse sa jeunesse » ou encore « Ma jeunesse a la couleur des trains, RER C pendant l’trajet, j’rêvais d’percer »... André Gide, Charles Aznavour et Booba : 3 exemples d’artistes qui ont célébré ce temps béni où les seules rides qui nous marquent sont celles à la surface de l’eau, (ah, ça c’est de moi !). 

Vous allez dans un instant découvrir une autre étude sur ce temps cruel, qui nous échappe tout en nous rattrapant. Elle est signée de l’italien Paolo Sorrentino et son film Youth restera comme l’un des grands longs métrage de l’année 2015. Harvey Keitel et Michael Caine y jouent deux vieux artistes, (un réalisateur et un chef d’orchestre), réunis dans un hôtel de luxe des alpages suisses. 

Une quasi-retraite qui leur fait se poser des questions essentielles sur l’envie de continuer à créer ou de vivre tout simplement. Les beautés de la nature, (paysages ou corps de rêves), leur rappelleront au passage que rien n’est jamais fini à qui sait voir et entendre...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MORT A VENISE (Se retrouver face à avec avec la jeunesse et la beauté éclatante peut avoir de multiples conséquences : finir de nous convaincre que la vie est terminée ou au contraire nous y redonner goût...) ou encore THE GRAND BUDAPEST HOTEL (Quoi de mieux qu'un hôtel isolé de montagne pour passer une vie en revue ? Et au détour d'un couloir, découvrir des secrets et des envies cachées...).

Chaque année, c’est la même chose : après deux semaines de projections intensives, chaque festivalier sort de la quinzaine cannoise à la fois lessivé, repu et mécontent. Tout le monde a son palmarès idéal, lequel coincide rarement avec celui du jury. Mais en 2015, la quasi-totalité des habitués de la Croisette n’avaient qu’un titre de film et un regret en tête : Youth, de Paolo Sorrentino, inexplicablement oublié à la remise de prix ! Vous venez de voir le film, donc vous comprenez sans doute cet émoi... Beauté de la mise en scène, profondeur des personnages, drôlerie cruelle des dialogues et interprétation remarquable : autant d’atouts qui auraient dû faire figurer le film au palmarès. 

Sorrentino fait partie de cette nouvelle génération de cinéastes italiens initiée par Nanni Moretti et qui, à l’image plus récemment de Matteo Garronne, a insufflé un esprit de créativité et d’audace que l’omniprésence de la télévision transalpine avait fini par étouffer après les années d’or des Fellini, Comencini, Visconti, Bellocchio et autres Taviani... Paolo Sorrentino a déjà plusieurs faits de gloire à son actif, depuis 2001 date de ses grands débuts derrière une caméra pour le grand écran. Caustique, critique, social et politique, son cinéma ne laisse pas indifférent. 

Coup de cœur de la rentrée (20 sept. au Caméo, Metz) Fred et Mick, deux vieux amis, sont en vacances dans un hôtel au pied des Alpes. Fred, un compositeur et chef d'orchestre, est maintenant à la retraite. Mick, un réalisateur et scénariste, est toujours dans l'exercice ...

Youth est un boomerang qui, mal lancé, reviendrait dans la truffe du critique malin d'avoir découvert toutes les thématiques évidentes du dernier Sorrentino. A savoir la sagesse, le recul et surtout les affres du temps qui passe. Ici, deux octogénaires en repos dans un luxueux ...

Au vu des notes et des avis disparates qu'a recueilli la dernière oeuvre de mon cher Paolo depuis sa sélection à Cannes, j'avais hâte de me faire ma petite idée dessus. Nous y retrouvons les marottes chères au réalisateur napolitain : l'automne de la vie, des personnages ...