VOYEZ COMME ON DANSE

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C’est l’histoire de Julien, Alex, Vero, Eva, Loïc, Serena, Elizabeth, Bertrand et quelques autres… Ils sont maris, femmes, filles, fils, amis ou fiancés… Ils se connaissent depuis des lustres et nous aussi : ça tombe bien ! Michel Blanc a pris son temps mais il a enfin décidé de donner une suite à Embrassez qui vous voudrez, son film de 2002 et c’est sans doute pourquoi dès le début, vous allez le voir, il y a ce sentiment de retomber en terrain connu.

Alors certes, comme leurs personnages, Karin Viard, Jean-Paul Rouve, Jacques Dutronc, Charlotte Rampling et le reste de la bande ont un peu changé mais sur le fond, l’histoire reste la même avec un thème central : pourquoi sommes-nous à ce point obsédés par la dissimulation, qu’elle concerne les sentiments, l’argent ou l’ambition ?

La réponse se trouve dans cette comédie dramatique cruelle et tendre à la fois, qui porte en elle toutes les obsessions et l’ironie de son auteur-réalisateur…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CODE A CHANGE (On peut-être amis, parents ou simples connaissances et jouer la jeu de la vérité tout en taisant l'essentiel. Mais quand les masques tombent...) ou encore EMBRASSEZ QUI VOUS VOUDREZ (2002-2018 : Michel Blanc pose les bases d'une étude sur l'amitié, la famille, le mensonge et les apparences. A voir comme un diptyque savoureux et cruel...).

Pas étonnant que Michel Blanc soit aussi à l’aise avec les histoires de bandes : bien avant d’évoluer en solo, le comédien-cinéaste faisait partie d’un groupe qui a marqué à jamais l’humour français, sur scène ou au cinéma. L’épopée du Splendid démarre au lycée, au milieu des années 60. Michel, ado, rencontre des copains nommés Thierry Lhermitte, Christian Clavier et Gérard Jugnot… Le quatuor décide de monter des petits spectacles, basés sur des histoires absurdes où le burlesque et le sous-entendu sont rois. En 1974 nait officiellement la troupe du Splendid dans l’arrière-salle d’un bistrot du 4e arrondissement de Paris. Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Anémone, Martin Lamothe mais aussi Gérard Lanvin, Miou-Miou, Dominique Lavanant et d’autres les rejoignent.

Très vite, le bouche à oreille fait la réputation de la troupe. « La concierge est tombée dans l’escalier », « Je vais craquer », « Amour, coquillages et crustacés », Le père Noel est une ordure ou Papy fait de la Résistance : les spectacles se succèdent à un rythme soutenu. Michel Blanc y participe comme les autres, apportant sa patte et son personnage de tendre loser. En 1977, le cinéma propulse le Splendid en haut de l’affiche : si « Les bronzés » de Patrice Leconte n’est pas un immense succès, il impose de fait un bouleversement de style dans la comédie à la française. « Les bronzés font du ski » puis les adaptations du Père Noel… et de Papy… imposent définitivement cette révolution.

Michel Blanc lui poursuivra vite sa route en solo, tentant des aventures variées : Tenue de soirée de Bertrand Blier en 86, Monsieur Hire de Patrice Leconte en 89, prix d’interprétation à Cannes, Les témoins d’André Téchiné en 2007 ou L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller en 2001. Un registre plus grave, qui ne l’éloigne jamais longtemps de la farce et qu’il conjugue aussi dans ses propres réalisations : Marche à l’ombre, Grosse fatigue, Mauvaise passe, Embrassez qui vous voudrez ou Voyez comme on danse …

Ben c'est pas mal ! En ce moment je trouve plus souvent mon bonheur dans l'hexagone qu'outre atlantique. Peut-être parce que les auteurs sont moins dépendants des canevas habituels (par exemple la romance à 2 balles). Ou juste un coup de chance? L'intrigue est riche : beaucoup ...

L'âme de Jean-Claude Dusse est dans chaque plan. On rit passablement aux pitreries des personnages qui sont d'ailleurs plutôt bien trouvés. Les dialogues sont travaillés et les bons mots fusent. On peut même penser que les protagonistes ont tous un fantôme audiardesque ...

Adultere. Prison. Pauvreté. Aristocratie. Alcool. (Trans)Sexualité. (Juveno)Paternité. Amour. Folie. Jalousie. Haine. Argent. Entreprise. Travail ... la liste est longue de toutes ces questions qui émaillent le film et qui pourraient très bien faire une bonne demi-douzaine ...