VOYAGE OF TIME : AU FIL DE LA VIE

en VOD

A ceux d’entre vous qui se disent : "Euh, on l’aurait pas un peu perdu Terrence Malick ?", je réponds : non, mais il est quand même parti un peu loin ! Dans le documentaire que vous allez découvrir, le réalisateur américain se propose de nous raconter l’univers, célébrant sa naissance, son existence actuelle et sa dissolution inéluctable... Vaste entreprise qui s’appuie à l’écran sur de sublimes images du cosmos et de notre planète Terre, petite boule bleue perdue dans l’immensité...

Un OFNI, (Objet Filmé Non Identifié), qui avait fasciné la Mostra de Venise 2016 mais intrigué le distributeur français de Voyage of time au point de proposer le film sur une séance unique lors de sa sortie dans nos salles en mai 2017.

Le succès de ces projections minimalistes avait ensuite décidé ce même distributeur à réitérer l’expérience qui, au final, aura tout de même intéressé plus de 20 000 spectateurs dans notre pays...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE (Pour répondre aux multiples questions sur nos origines et de notre avenir, rien de tel que de poser de nouveaux problèmes insolubles !) ou encore TREE OF LIFE (Terrence Malik déjà avait semé dans sa Palme d'or 2011 les bases métaphysiques de ce documentaire qui va encore plus loin et même très très loin !).

Si vous suivez le travail et l’œuvre de Terrence Malick, vous conviendrez que le bonhomme nous aura offert plusieurs périodes, comme Picasso avec ses époques bleues ou roses... A ses débuts, c’est un cinéaste dirons-nous classique, passionné par la philosophie, matière qu’il enseigna d’ailleurs à l’université. Ses débuts se déroulent dans l’ombre puisqu’il est engagé pour réécrire des scénarii tombés en panne d’inspiration comme ceux de L’inspecteur Harry.

Il passe à la réalisation en 1973 avec La balade sauvage, dramatique histoire d’amour avec Martin Sheen et Sissi Spacek. En 78, Les moissons du ciel révèlent le talent de Richard Gere dans une fresque ouvrière sur le thème du paradis perdu, primée à Cannes et aux Oscars. Il faudra pourtant attendre 20 ans pour revoir un film signé Terrence Malick ! En 1998 le metteur en scène se décide enfin à monter son 3e long métrage : La ligne rouge, film de guerre consacré à la bataille de Guadalcanal en 1942 entre soldats américains et japonais. Sean Penn, Adrian Brody, George Clooney, John Cusack, Nick Nolte ou John Travolta peuplent cette saga violente et désespérée qui montre le destin tragique d’hommes ordinaires, places dans une situation extraordinaire. Malick sort du montage avec une première version de 6h, qu’il consentira à réduire à 170 minutes, se promettant à l’avenir de s’affranchir des studios...

En 2005, Le nouveau monde marque un premier virage vers le figuratif plutôt que le narratif : Colin Farrell incarne le colon John Smith en terre amérindienne, épopée abordée par Disney dans Pocahontas. Images sublimes de la nature, longs silences contemplatifs, réflexions métaphysiques : Malick ne déviera plus de cette ligne, passant désormais outre les obligations de scénario ou de dialogues. On en trouve encore la trace dans Tree of life en 2011, (palme d’Or du festival de Cannes) mais plus du tout dans A la merveille en 2012, Knights of cup en 2015 ou Song to song en 2017, longues errances parmi les âmes et la nature...

Dans The tree of life, bouleversée lorsqu'elle apprend la mort de son enfant, la mère jouée par Jessica Chastain en venait à s'interroger sur l'existence d'une puissance supérieure qui aurait pu lui infliger une telle peine. S'ensuivait une réponse où on découvrait la suite ...

Très forte impression. Brûlure de volupté. Réconciliation avec le temps, surtout. Je suis peinée de constater des annotations médiocres, des 1, comment ça 1 ? Je trouve ça totalement injustifié, cela dit, je respecte. Mais je me vois dans l'obligation de défendre ce ...

Voyage of Time n’est pas un film. Ni même un documentaire. Il n’essaye même pas d’en prendre l’apparence. Non, Terrence Malick semble bien éloigné de tout procédé. Il livre une symphonie. De l’art. Mais de l’art, dans tout ce qu’il y a de plus intime ou emphatique. ...