VISIONS

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Evy a eu un lourd accident de voiture et pour s’en remettre, elle et son mari David s’installent dans un domaine vinicole. Leur vie change radicalement, Evy est même enceinte. Mais la jeune femme commence à souffrir de visions, elle ressent des manifestations surnaturelles et voit des horreurs. Et pas seulement la nuit, pas seulement quand elle est seule. Tout le temps. 

De Rosemary’s Baby à La Malédiction en passant par Annabelle, horreur et maternité font bon ménage au cinéma. Evy va-t-elle enfanter du Diable ? Un fantôme veut-il tuer son enfant ? C’est quoi le problème ? Les hormones ? La vinasse ? Evy en a marre et elle va enquêter, entre deux cours de yoga spécial future maman, pendant que son mari et son médecin l’encouragent à prendre un petit lexo. Si vous pensez déjà connaître la fin, revoyez votre jugement. Sous ses atours classiques, Visions est bien plus malin que ça. 

Aux manettes, on trouve Kevin Greutert, déjà instigateur des épisodes six et sept de la saga Saw. À la production Jason Blum, spécialiste à l’initiative des franchises Paranormal Activity, Insidious ou American Nightmare et devant la caméra, la sublime Isla Fisher est accompagnée d’Anson Mount, tête d’affiche de la série Hell On Wheels, Jim Parsons (plus connu pour être Sheldon dans Big Bang Theory) ou encore Eva Longoria pour une prestation express mais… intense.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ANNABELLE (Les femmes enceintes sont souvent les sujets idéaux des réalisateurs de films d'horreur. Dans Annabelle, l'héroïne fait également l'expérience du surnaturel et de l'épouvante alors qu'elle attend un enfant.) ou encore SIDEWAYS (Les Américains aiment le vin et trouvent les vignobles romantiques et très européens. Alexander Payne en a même fait un film.).

Visions est produit par Jason Blum, ce producteur qui mise sur les films d’horreur à petit budget. Mais Visions est aussi l’un des premiers longs métrages à bénéficier de l’étiquette Tilt. En effet, en 2015, Blum crée un nouveau label au sein de sa compagnie BlumHouse, Tilt. Sont étiquetés ainsi des films qui, considéré le public restreint auquel ils s’adressent, ne pourront pas bénéficier d’un gros marketing de la part du distributeur qui l’aura acheté. Ainsi, le marketing est très ciblé vers les fans du cinéma de genre et les copies du film sont attribuées aux salles américaines où l’horreur fonctionne le mieux. Les coûts sont ainsi limités et la rentabilité, optimisée. 

Ce n’est pas la première fois que le réalisateur Kevin Greutert travaille avec Jason Blum. En 2014, il avait déjà mis en scène le film d’horreur Jessabelle, sorti directement en DVD chez nous. Mais cette collaboration aurait pu démarrer plus tôt, car en 2009, le producteur, aidé de la major Paramount, avait essayé de recruter Kevin Greutert pour diriger Paranormal Activity 2. Or Twisted Pictures, société productrice de la saga Saw, avait rappelé le réalisateur à ses obligations et l’avait forcé, contrat à l’appui, à réaliser Saw 3D après qu’il avait dirigé Saw VI. D’ailleurs aux Etats-Unis, Saw 3D et Paranormal Activity 2 ont failli sortir le même jour, mais les distributeurs de Saw 3D ont préféré changer de stratégie, considéré le succès de la saga concurrente. 

Pour l’anecdote, Eva Longoria – qui fait une apparition express dans le rôle de la meilleure amie d’Evy – n’apparaît pas à l’écran plus de 5 minutes dans le film – on a chronométré. Elle a 11 répliques en tout et pour tout, entre sa présence lors de la fête au début de l’histoire et son retour à la fin lorsque tous sont réunis au salon. Les 11 répliques, c’est sans compter sa petite discussion avec Evy au téléphone lorsqu’elle lui annonce qu’elle se rend à Paris.

C’est certes un mauvais film d’horreur car à aucun moment on a vraiment peur quand on est amateur du genre, mais il s’agit vraiment d’un bon thriller. En effet la fin de cette histoire est la fois surprenante et cohérente. Personnellement je ne me suis pas du tout ennuyée ...