VAN HELSING

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Stephen Sommers n’en est pas à son coup d’essai lorsqu’il se lance dans la production de Van Helsing. Il est en effet un réalisateur très prisé depuis l’immense succès de La momie, déjà pour les studios Universal, mais qui a encore moins à voir avec le film de Karl Freund (avec Boris Karloff) que Van Helsing avec le premier Dracula de Tod Browning.  

Le personnage de Van Helsing a été créé par Bram Stoker dans le roman Dracula en 1897. Bien qu’il apparaisse déjà dans le film de Tod Browning en 1931, c’est Peter Cushing qui va en livrer l’interprétation la plus marquante, le temps de trois films produits par les studios Hammer, et dans lesquels il est systématiquement opposé à Christopher Lee dans le rôle de Dracula. D’autres acteurs se sont essayés au rôle avec plus ou moins de succès. Citons notamment Laurence Olivier dans le Dracula de John Badham, Anthony Hopkins dans le film de Coppola, Mel Brooks pour une version évidement parodique dans Dracula, mort et heureux de l’être, et même Rutger Hauer pour le film de Dario Argento (sorti en 2012). 

La première séquence du film est à la fois hommage en forme de pastiche du Frankenstein de James Whale et de tous les films de monstres produits par Universal au début des années 1930. On y retrouve tous les marqueurs de l’époque, le noir et blanc, les cadrages en contre-plongée, la fameuse foule de villageois en colère (avec flambeaux) et bien sûr le fameux moulin de la scène finale.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HANSEL ET GRETEL: WITCH HUNTERS (parce qu'il revisite aussi un mythe, en version musclée et très armée!) ou encore LE CAUCHEMAR DE DRACULA (Parce que Peter Cushing est le plus célèbre des Van Helsing!).

Van Helsing est bourré de clins d’œil absolument pas discrets, mais c’est aussi ce qui fait le charme du film. Impossible en effet de ne pas penser aux films qui ont rendus célèbres les deux acteurs principaux, et qui alimentent explicitement leurs personnages. Kate Beckinsale a explosé en 2003 dans Underworld, un an avant Van Helsing, grâce à son rôle de Selene, guerrière vampire qui tombe amoureuse d’un homme sur le point de devenir un Lycan (une sorte de loup-garou ennemi des vampires). Soit, grosso modo, le même personnage et la même trame narrative que dans Van Helsing. Rien d’étonnant donc à ce que Hugh Jackman, qui incarne Wolverine depuis 2000, devienne un homme-loup dans Van Helsing, reprenant même la posture du superhéros à genoux, hurlant tête en arrière et muscles prêts à exploser, qui revient en boucle dans les X-Men… 

Véritable patchwork, le film emprunte donc à la filmographie des acteurs, et s’amuse à mélanger tous les monstres les plus célèbres de la Universal et de la littérature gothique, tout en les mixant avec d’autres héros de la culture populaire.

Ainsi Mr Hyde fait clairement référence au Bossu de Notre-Dame, avec une pointe de Hulk pour sa taille monstrueuse et son pantalon vert. Avec son cœur électrique et lumineux, la créature de Frankenstein est sans doute un cousin proche d’Iron Man. Quant à Van Helsing, il emprunte clairement à Blade, Batman (pour la mise en scène en contre plongée sur les toits de Notre-Dame) et il est même un peu James Bond, avec un Q comme Carl, le moine inventeur, qui équipe Van Helsing en gadgets, arbalète à propulsion et autre pieux rétractables… 

Carnet rose pour terminer ; si l’acteur australien Richard Roxburgh n’a pas été particulièrement applaudi pour sa prestation en Dracula (c’est le moins que l’on puisse dire tant les critiques se sont déchaînés contre lui), il pourra au moins se consoler dans les bras de la belle Silvia Colloca, qui jouait l’une des femmes du Comte dans le film avant de devenir sa seule et unique épouse dans la vraie vie ! C’est beau l’amour…

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