UNE VIE MEILLEURE

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Le surendettement au cinéma…Sur le papier, il est vrai qu’il n’y a rien là pour faire rêver le grand public ! Cédric Kahn vous allez le voir a surmonté cet écueil en ajoutant un ingrédient essentiel pour rendre son histoire passionnante et en faire autre chose qu’une fable sociale de plus. Cet ingrédient, c’est l’amour !

Nadia et Yann rêvent d’ouvrir ensemble un restaurant au bord d’un lac. Un projet trop lourd pour eux, qui va devenir plus pesant encore quand des retards et des coups du sort vont le rendre carrément impossible à réaliser. Nadia choisira la fuite, laissant Yann aux portes de la misère, avec sur les bras la responsabilité de son enfant, un fils auprès duquel il va de voir s’improviser père adoptif…C’est Leila Bekhti et Guillaume Canet qui campent ce couple au bord de la crise et pas seulement de nerfs ! Un tandem inédit, dans la peau de deux amoureux fracassés par la vie, bien loin des films plus sexy auquel ces comédiens ont pu nous habituer…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MONSIEUR PAPA (C'est quoi etre pere, ou plutôt devoir le devenir A Dans "Monsieur papa", Kad Merad doit jouer ce rôle en echange d'argent. Dans "Une vie meilleure", Guillaume Canet n'a pas le choix : sa compagne l'a laisse seul avec son fils à elle ! Tous deux finiront par y trouver leur compte...) ou encore TOUTES NOS ENVIES (Philippe Lioret comme Cedric Kahn abordent frontalement le probleme du surendettement. L'un à travers le travail quotidien d'une juge, l'autre du côte des victimes de cette tragedie sociale. Meme constat severe envers l'attitude de certaines banques, qui poussent à la consommation sans toujours en mesurer les consequences...).

Pour résumer l’œuvre de cinéastes comme Cédric Kahn, les critiques parlent souvent avec gourmandise d’un travail « exigeant »…Un qualificatif qui dit à la fois tout et rien ! Il y a quelques années, les mêmes auraient utilisé le mot « auteur », tout aussi plein…de vide ! Kahn est tout simplement un réalisateur moderne, qui puise dans la vie ordinaire une inspiration extraordinaire.

Une vie meilleure est une sorte de conte de fées, dans lequel l’espoir est la véritable source d’inspiration, le but ultime. Si le destin chahuté de Yann et Nadia est supportable, c’est parce qu’in fine, on espère, on sait qu’ils finiront par s’en sortir. Ce cinéma réaliste, basé sur la dureté de la société actuelle, éclaire toute une génération d’artistes, des frères Dardenne à Xavier Beauvois en passant par Xavier Giannoli ou Philippe Lioret. Tous ont en commun de dresser un portrait sans concession du quotidien, sans complaisance misérabiliste mais sans espoir vain non plus…

Retrouver Guillaume Canet dans ce style de cinéma est en revanche une jolie surprise. Enfant gâté du cinéma français, l’acteur-réalisateur semble réussir tout ce qu’il entreprend, qu’il soit devant ou derrière la caméra. Un physique d’éternel jeune premier, un talent devenu incontestable, des connections prestigieuses de l’autre côté de l’Atlantique et donc un registre qui semble sans limites : Canet fait aujourd’hui partie de ces quelques pièces majeures de l’industrie du cinéma. Pierre Jolivet, Andrzej Zulawski ou Danny Boyle ne s’y sont pas trompés, qui lui ont offert des rôles et des personnages forts. Hasard du calendrier, le scénario de Une vie meilleure est arrivé à un moment ou Canet allait lui-même devenir papa pour la première fois.

Devoir l’être également à l’écran prenait alors une toute autre ampleur. Le comédien avouait même que la découverte du quotidien de futur papa avait amplement joué sur la préparation de ce Yann, personnage à qui la paternité était imposée par la fuite de sa compagne.