UNE PRIÈRE AVANT L'AUBE

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Vivre pour survivre : c’est le quotidien de Billy Moore, jeune boxeur britannique, incarcéré dans une prison thaïlandaise pour détention de stupéfiants. Derrière les barreaux, il doit participer à des combats de boxe pour dompter ses démons et améliorer ses conditions de vie.

Tirée d’une histoire vraie, Une Prière avant l’aube est un vrai film uppercut. Le réalisateur Jean-Stéphane Sauvaire nous immerge dans ce pénitencier avec sa mise en scène claustrophobiqe, cacophonique et intense. On est en permanence avec Billy, qui doit vite apprendre les codes de son nouveau monde. Comme langage, il n’a que son corps et ses poings, pour passer de la déchéance à la renaissance.

Dans le rôle cabossé et intense de Billy, on retrouve l’acteur anglais Joe Cole, vu dans la série Peaky Blinders. A ses côtés, le thaïlandais Vithaya Pansringarm, remarqué dans un autre film au décor exotique, Only God Forgives de Nicolas Winding Refn.     

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ONLY GOD FORGIVES (Une intrigue policière qui se déroule en Thaïlande.) ou encore MIDNIGHT EXPRESS (Un jeune Américain est incarcéré pour possession de drogue dans une prison médiévale, mais en Turquie.).

Jean-Stéphane Sauvaire connaît deux ou trois choses de la violence du monde réel et de comment la filmer : son Johnny Mad Dog (2007) reconstituait de façon saisissante le quotidien d’enfants-soldats en Afrique, joués par des non-professionnels ayant vécu la guerre au Libéria. Il s’attaque cette fois à l’autobiographie de Billy Moore, également intitulée Une Prière avant l’Aube. Originaire de Liverpool, Moore croit pouvoir refaire sa vie en Thaïlande, comme boxeur et cascadeur, après des peines de prison pour vol en Grande-Bretagne. Il est arrêté là-bas en 2005 pour recel et détention d’armes.

En prison, c’est l’enfer d’autant que la promiscuité est telle que les détenus ont l’air d’être empilés les uns sur les autres — une masse implacable et éructante de corps à demi-nus, tatoués et en sueur. Caméra au poing comme dans un documentaire, la réalisation opte pour un vrai corps à corps entre le spectateur et Billy. Celui-ci doit convaincre un entraîneur de l’initier à la boxe thaïlandaise, seul moyen de gagner le respect et peut-être sortir de prison. Si l’on pense bien sûr à Un Prophète (2009) de Jacques Audiard pour sa peinture de la société carcérale et de la nécessité de s’y adapter ou à Midnight Express (1985) d’Alan Parker pour l’étranger jeté et humilié dans une prison exotique, Une Prière avant l’Aube s’en distingue par sa crudité et sa violence viscérale. Et lorsqu’il s’aventure sur les chemins du film de boxe à la Rocky, c’est avec des enjeux encore plus forts : une vraie question de vie ou de mort.

Après sa sortie de prison de Thaïlande, un retour prometteur à Liverpool en 2010 (où il devint travailleur de soutien pour des alcooliques et toxicomanes) et le succès de son livre et de son adaptation, le vrai Billy Moore fut arrêté durant l’été 2018 pour cambriolage. La conséquence d’une brève rechute dans la drogue. La preuve que la réalité continue encore et toujours après le générique de fin.

UNE PRIÈRE AVANT L'AUBE (14) (Jean-Stéphane Sauvaire, FRA/CAMBO, 2017, 117min) : Tirée d'une histoire vraie, ce percutant Biopic partiel narre une partie de la vie du jeune boxeur anglais toxicomane Billy Moore, incarcéré pour recel, suspicion de drogue et possession d'armes ...

Je plagie CinéLive, qui, il y a plus de vingt ans maintenant, avait mis Fight Club en couverture avec ce titre percutant ! ^^ Alors je mets le hola tout de suite ! On est bien loin du chef d'oeuvre de Fincher, car le cadre et le but du film ne sont pas les mêmes, mais ça tape ...

J'aurais dû m'en douter. Un film sur le muay-thaï en milieu carcéral réalisé par le (trop) méconnu Jean-Stéphane Sauvaire, à qui l'on doit notamment Johnny Mad Dog, ne pouvait qu'être très brutal. J'y suis pourtant allé en baissant ma garde, ce qui n'a rendu la claque ...