UN TRAMWAY À JÉRUSALEM

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C’est fou comme il peut se passer des choses dans les transports en commun. Vous l’avez sans doute constaté comme moi : prendre le bus, le train, l’avion, le métro ou le tramway conduit parfois à des moments de vie très particuliers. Un regard, un coup d’œil à la lecture du voisin, une demande de renseignement ou juste le fait de laisser sa place à quelqu’un d’autre peut changer, si ce n’est une vie, tout du moins la mener là où on ne l’attend pas…

Dans son film, (où vous reconnaîtrez notamment Mathieu Amalric), Amos Gitai a choisi le tramway et pas n’importe lequel : celui qui relie plusieurs quartiers de Jérusalem : de la partie palestinienne jusqu’à l’ouest de la ville. Son film propose une balade initiatique où chacun cohabite, se rencontre et qui sait apprend à se connaître le temps d’un transport qui, pour le coup, n’a plus rien de commun…

L’occasion aussi de réviser ses a priori et ses convictions tout en s’ouvrant à celles des autres, passagers eux aussi d’un itinéraire de vie…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver A BORD DU DARJEELING LIMITED (Un tramway ou un train peuvent unir ceux qu'on pensait irréconciliables : que ce soient les habitants d'une ville sainte ou les membre d'une même famille...) ou encore DERNIERS JOURS A JERUSALEM (La ville sainte est un incroyable décor de cinéma : même ce qui peut nous y paraître anodin prend des proportions quasi mystique sà l'écran !).

Pour Amos Gitai, le tramway est une métaphore : il sillonne la ville de Jérusalem, mégalopole revendiquée par les juifs et les musulmans, objet depuis des siècles et des siècles de toutes les tensions… Le cinéma a maintes fois utilisé le moyen de transport pour figurer les émotions, les sentiments, les combats aussi…

On pense à « Un tramway nommé désir » d’Elia Kazan en 1951 avec Marlon Brando et Vivien Leigh, film torride pour l’époque et dans lequel la ligne de tramway en question passait par la rue Desire… Du tramway au métro, il n’y a que quelques mètres sous le sol et en la matière, le 7e art n’a jamais hésité à creuser ce filon ! Chez nous, en France, citons « Zazie dans le métro » de Louis Malle (où une petite fille rêve du métro sans jamais y descendre) mais aussi « Peur sur la ville » d’Henri Verneuil dans lequel Jean-Paul Belmondo se livrait sans doublure à une impressionnante course-poursuite sur le toit du métro aérien parisien. Dans « Subway », Luc Besson fait carrément des couloirs de la RATP le vaste dédale des aventures de Christophe Lambert et Isabelle Adjani…  Une source d’inspiration hollywoodienne également avec « Money train » ou « L’attaque du métro 123 » mais aussi « Mimic » pour lequel les scénaristes ont imaginé qu’une créature monstrueuse hantait les sous-sols de Manhattan…

Remontons à la surface avec nos bons vieux bus. Dans « Speed » Keanu Reeves affrontait un psychopathe ayant piégé un car et menaçant de le faire sauter si la pauvre Sandra Bullock, au volant, avait la mauvaise idée de ralentir… En 2012, le film égyptien « Les femmes du bus 678 » évoque un autre péril : celui que les pervers font peser sur les passagères des transports au Caire en se livrant sur elles à des attouchements voire des viols rarement punis ou signalés… Mais les choses peuvent aussi se corser en l’air ou sur l’eau : de « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? » à « Flight » en passant par « Sully » s’envoler ne signifie pas forcément se poser et de « Titanic » à « En pleine mer » en passant par « Poseidon », on sait que larguer les amarres ne veut pas dire arriver à bon port !