UN SOIR EN TOSCANE

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Quand on pense à la Toscane, c’est tout un art de vivre qui vient à l’esprit, des images de paysages de rêves, la douceur du climat, un mélange parfait entre les traces d’une histoire millénaire et une nature accueillante. Bref, c’est la dolce vita ! Un soir en Toscane commence bien dans un cadre paradisiaque mais la tension ne tarde pas se faire sentir.

Une famille italo-polonaise s’est installée non loin du village de Voltera dans une vaste et confortable maison. Maria, la mère est une poétesse lauréate du prix Nobel et doit prononcer un discours pour un nouveau prix. Mais ses propos sur le rôle des artistes, des intellectuels et l’avenir de l’Europe vont provoquer un tremblement de terre. Dans sa famille d’abord et bien au-delà.

Krystyna Janda incarne ce personnage fort et complexe de Maria. La comédienne polonaise a été dirigée par Andrej Wajda à six reprises notamment dans L’Homme de marbre et elle a joué également dans Le Décalogue de Krzysztof Kieślowski. Pour sa prestation dans Un soir en Toscane elle a reçu un prix d’interprétation à Sundance en 2019.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FRIDA (Portrait d'une artiste à la forte personnalité qui imposa sa singularité et n'hésita pas à bousculer la société) ou encore SANDRA (Une réalisation de Luchino Visconti qui se passe à Volterra).

Plus un personnage porte de contradictions, plus il est complexe, plus il est intéressant. Et avec la Maria Linde d’Un soir en Toscane, on est servi ! Pour le réalisateur polonais Jacek Borcuch, Maria apparaît comme quelqu’un au caractère bien trempé et aux convictions solidement ancrées, or derrière cette façade elle est pétrie d’incertitudes. Contrairement à ce que tout le monde pense elle n’est pas capable de s’adapter à chaque situation. Le metteur en scène explique qu’il a construit ce personnage de femme forte à partir d’icônes de la culture occidentale telles que Patti Smith, Susan Sontag, Bob Dylan, Oriana Fallaci et de beaucoup d’autres. « Elle est quelque part entre la poésie et le punk ! »

Maria se soucie peu de l’hypocrisie sociale pas plus qu’elle ne prétend être une autorité morale. Jacek Borcuch ajoute qu’il tenait à ce que son personnage puisse s’exprimer librement mais qu’il n’a pas voulu faire d’Un soir en Toscane « seulement ou principalement un film politique ». Son intention était de rendre l’histoire aussi intime que possible. A un premier niveau, le film explore les rapports entre les membres d’une famille, les relations humaines entre les personnages. « Je voulais que la famille de Maria soit l'élément le plus optimiste de l’histoire, dit-il, et qu’elle soit la métaphore d’une Europe qui se désagrège et tombe en morceaux ».

Un soir en Toscane est l’expression des interrogations du metteur en scène sur l’avenir de l’Europe. Il a en effet le sentiment que le « Vieux Continent » n’a pas de vraie idée sur la manière dont il peut évoluer, se développer. Son film rend compte de la peur qui assaille les Européens et qu’il tente d’analyser pour en percevoir la véritable nature mais le réalisateur se défend d’avoir cherché à « trouver des réponses ou des solutions ». L’Italie étant au coeur de la culture européenne, le choix d’y tourner c’est imposé comme une évidence. Pour raconter l’Europe, il est remonté à ses sources…

Faussement lisse, Un soir en Toscane, le cinquième long-métrage de Jacek Borcuch (connu pour All that i love) tourne autour de la personnalité d'une poétesse polonaise, lauréate du Nobel, installée depuis longtemps en Italie. La vie de cette épicurienne sexagénaire semble ...