UN MAUVAIS FILS (VERSION RESTAURÉE)

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Bon, autant vous prévenir de suite : le film qui va suivre ne va pas déclencher d’éclat de rire, ni même provoquer le début du commencement de l’esquisse d’un sourire ! Un mauvais fils est à ranger au rayon des films noirs, très noirs, et il est pourtant lumineux dans son écriture et sa mise en scène.

C’est l’orfèvre Claude Sautet qui le signe en 1980, offrant à Patrick Dewaere un de ses plus beaux personnages au cinéma. Impossible que vous ne soyez pas émus, bouleversés, remués par le destin de Bruno, ce jeune homme sortant de prison après une affaire de drogue et revenant vivre chez son père. Deux hommes que tout sépare mais unis par un même drame : la mort de la mère de l’un, épouse de l’autre...

Culpabilité, rédemption, pardon : autant de thèmes forts qui parsèment ce film dense, littéralement habité par Dewaere, (dont la propre vie a été dramatiquement marquée par la toxicomanie), entouré ici d’Yves Robert, Brigitte Fossey et Jacques Dufilho notamment...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TU SERAS MON FILS (Les relations père-fils peuvent prendre des détours douloureux et compliqués. En voici deux illustrations violentes et émouvantes...) ou encore TCHAO PANTIN (Comment sortir de la drogue quelqu'un qu'on aime, ami ou enfant ? Claude Berri et Claude Sautet proposent deux versions noires...).

On peut bien y voir une nostalgie « bobo » d’une époque révolue, un sentiment passéiste des années 70-80 où l’on croyait encore à des lendemains qui chantent mais qu’importe, disons-le haut et fort ici : le cinéma de Claude Sautet est formidable ! Ses films reflètent à la perfection des sentiments qui aujourd’hui sont souvent à mille lieues de nos préoccupations : l’amitié, la solidarité, le partage, la générosité...

Sautet revendiquait le statut d’artisan que le monde du cinéma et le grand public lui avaient attribué et il avait bien raison, tant ses films (13 seulement en 40 ans) ont la saveur du travail bien fait. Entre 1970 et 1978, le metteur en scène va aligner une série de long métrages qui aujourd’hui encore forcent le respect par leur densité : Max et les ferrailleurs, Les choses de la vie, Vincent, François, Paul et les autres ou Mado sont des pièces maîtresses qui parlent des hommes et des femmes, de leurs tourments, des accidents de l’existence et d’espoir. Claude Sautet avait le caractère rugueux mais le cœur bon et ses  acteurs ont formé une sorte de famille autour de lui. Michel Piccoli, Romy Schneider ou Yves Montand l’ont ainsi retrouvé tout au long de leur parcours devant une caméra et ces films qu’ils ont tournés avec lui font partie des meilleurs de leur carrière...

A partir des années 80, Sautet s’est fait plus rare sur les écrans et son propos s’est comme soudain drapée de couleurs automnales, voire même plus froides encore avec par exemple le magnifique Un cœur en hiver, son avant-dernier film en 1991. Comme si justement cette époque-là, celle des années fric, des années frime ne lui inspirait que de la distance. Ses personnages sont devenus plus solitaires mais jamais moins aimables. Il n’est qu’à revoir son ultime réalisation, Nelly et Monsieur Arnaud pour s’en convaincre. Dans cette jolie réflexion sur le temps et la mémoire qui passent, Emmanuelle Béart et Michel Serrault se livrent à une joute remarquable, où séduction et colère sont des armes de choix...

Terminal d’un aéroport parisien, des passagers débarquent en provenance des Etats-Unis. Dans cette foule semble errer Bruno, Patrick Dewaere bouleversant en l’espace de quelques instants, le talent joue sous nos yeux. Il est attendu, des flics l’emmènent faire un tour ...

Une histoire simple se focalisait sur une femme et ses désirs individuels dans une société en mutation : Un mauvais fils fait presque de même en choisissant un nouveau sujet, et un milieu auquel Sautet ne s’était pas encore frotté, la classe populaire. Les mêmes obsessions ...

Après avoir oeuvré dans le film de gangsters durant les années 1960, puis longtemps dans la chronique de tranches de vie dans la petite bourgeoisie de sa génération, Claude Sautet, à l'aube des années 1980, met en scène Un Mauvais Fils, où il s'attarde cette fois-ci sur ...