UN HOMME QUI ME PLAÎT

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En juillet 1969 alors que l’humanité réalise un de ses plus vieux rêves en marchant sur la lune, Claude Lelouch a d’autant plus de raisons d’être sur  un petit nuage : auréolé du succès mondial d’Un homme et une femme, il tourne un nouveau film aux Etats-Unis. Et comme il le rappelle, « à l’époque, l’Amérique c’était une autre planète. C’était une sorte de paradis sur Terre. »
Au plaisir de filmer un road movie amoureux qui traverse six états d’est en ouest, de Los Angeles à New York, s’ajoute pour le cinéaste le bonheur de réunir à l’écran Jean-Paul Belmondo, qu’il n’a pas encore dirigé et dont il est un grand fan, et Annie Girardot qu’il vient de faire jouer dans Vivre pour vivre, avec Yves Montand et Candice Bergen
Sur une bande originale signée Francis Lai, Lelouch met à nouveau en scène sa passion du cinéma, cette fois au pays du western et à travers une histoire d’amour entre un compositeur de musique de film et une comédienne, tous deux mariés de leur côté.
Lelouch définit  Un homme qui me plaît comme « une récréation pour un homme et une femme dont les vies sont tracées, sont faites. C’est une parenthèse avec tout ce que ça implique de cruel ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA NUIT AMÉRICAINE (Une histoire d'amour sur le tournage d'un film.) ou encore UN AUTRE HOMME, UNE AUTRE CHANCE (Une autre réalisation de Claude Lelouch tournée aux Etats-Unis.).

Un homme qui me plaît c’est un peu un film de vacances pour Claude Lelouch.  Il lui semblait que traverser les grands espaces américains tout seul serait une punition. Il fait donc le voyage avec un couple de stars dont Annie Girardot avec qui il a eu une aventure alors en train de prendre fin. Le cinéaste explique qu’il n’y a pas de décalage entre le film et ce qu’ils vivaient sur le plateau. « Nous étions sur la route, nous vivions la même chose que les personnages, nous tournions dans des décors naturels, dans de vrais casinos, avec de vrais indiens ».
Le tournage a certes été une partie de plaisir. Et Claude Lelouch et Belmondo n’avaient pas l’intention de se laisser gâcher ce moment privilégié. Un jour, alors qu’ils étaient invités à une cérémonie de remise officielle des clés de la ville, à La Nouvelle Orléans, ne supportant plus les discours des notables qui s’enchaînaient, ils ont pris la poudre d’escampette en passant sous les tables à quatre pattes.
Claude Lelouch le reconnaît lui-même, il était dans un tel état d’euphorie pendant le tournage d’Un homme qui me plaît, qu’il s’est laissé dévorer par ce pays qui l’avait toujours fait rêver. Et finalement les Etats-Unis ont volé la vedette à ses deux interprètes.
N’empêche qu’il réussit de jolis moments, avec la complicité totale de ses comédiens. Fidèle à ses méthodes bien personnelles de direction d’acteur, Lelouch donne des instructions pendant que la caméra tourne, quitte à s’écarter de ce que prévoit le scénario. Dans la scène de Monument Valley, par exemple, Annie Girardot n’était pas prévenue qu’elle allait avoir à retirer sa robe. Mais elle s’est exécutée lorsque le cinéaste le lui a demandé et, comme elle cachait sa poitrine par pudeur, c’est Belmondo qui a imaginé la réplique qui lui fait décroiser ses bras.
Le film a été tourné chronologiquement et pour le plan final, qui cadre le visage d’Annie Girardot guettant la sortie des passagers de l’avion, Claude Lelouch a tenu à garder jusqu’au bout le mystère pour la comédienne afin de lui faire vivre totalement la situation. Annie Girardot a cependant confié dans ses souvenirs qu’en fait elle savait pertinemment à quoi s’attendre et que l’histoire ne pouvait se terminer que de cette manière, compte tenu de ce qu’elle avait vécu avec le réalisateur.

Dans son abondante filmographie, Lelouch n'a jamais eu qu'un seul sujet de film en tête : filmer la vie et l'amour, avec plus ou moins de réussite. Sans doute plus inspiré au début de sa carrière que plus récemment, c'est un film simple mais touchant qu'il nous livre avec ...

La vertu de la persévérance... Ou, avec un peu moins de grandiloquence dans le ton, les surprises qui peuvent émailler des parcours plutôt masochistes. La filmographie de Claude Lelouch ne m'avait jamais particulièrement interpelé jusqu'à présent, à une exception près ...

Il faut quand même être sacrément fort pour nous scotcher devant notre écran pendant deux heures avec une histoire aussi minimaliste et convenue. Ce qui retient essentiellement l'attention c'est d'abord le jeu des acteurs excellemment dirigés qui s'expriment avec un naturel ...