UN DÉRANGEMENT CONSIDÉRABLE

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Rencontrer le grand amour peut-il vous priver de l’amour des vôtres ? Question philosophique (oui je vous remercie, j’ai un BAC littéraire) au cœur du film de Bernard Stora que vous allez maintenant regarder. On y croise Laurent, un jeune homme de 20 ans, grand espoir du football. Il veut devenir pro et intégrer une grande équipe. 

En attendant, Laurent travaille à l’usine car c’est lui qui fait tourner les finances de la famille... Pour aboutir à son rêve et à celui de ses proches, le garçon se consacre uniquement à ses entraînements : pas de place pour les filles... Jusqu’au jour où Laurent rencontre Fabienne, la mère de son pote entraîneur. Entre le jeune homme et la femme mûre va se nouer une passion que même le meilleur des gardiens de but ne saurait arrêter ! 

Une passion charnelle et sentimentale qui va à l’encontre des conventions. Jalil Lespert et Mireille Perrier incarnent ce couple interdit qui va briser le fragile équilibre de l’ordre établi et la basse espérance matérielle...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE DIABLE AU CORPS (Les passions amoureuses et charnelles entre de jeunes adultes et des personnes plus mûres ont souvent fait scandale. Le cinéma est aussi le reflet de ce fait de société...) ou encore GOAL (Difficile pour un jeune footballeur de ne rester concentré que sur ses objectifs sportif... Les tentations, l'amour et les sentiments viennent parfois perturber le chemin bien délimité d'une carrière naissante...).

« Un dérangement considérable » marque quasiment les débuts de Jalil Lespert au cinéma. Il a lui-même 22 ans lorsqu’il hérite du rôle de Laurent dans le film de Bernard Stora et il y dégage d’emblée ce qui sera sa signature à l’écran : un physique félin, sensuel au service de personnages qui ont souvent du mal à exprimer leurs sentiments. C’est le cas dans « Ressources humaines » de Laurent Cantet, (pour lequel le comédien recevra le César du Meilleur Espoir Masculin en 2001), « Le petit lieutenant » de Xavier Beauvois en 2004, « Ne le dis à personne » de Guillaume Canet deux ans plus tard, « De guerre lasse » d’Olivier Panchot en 2014 ou « L’enfant rêvé » de Raphaël Jacquot en 2020. 

Jalil Lespert privilégie un cinéma d’auteur dans lequel le comédien trouve de quoi s’épanouir, tout en lui laissant le temps de se concentrer à son autre passion : la mise en scène... Sa filmographie de réalisateur est passionnante dans sa diversité. En 2007, il signe « 24 mesures » où 4 personnages (dont Benoit Magimel, Lubna Azabal et Sami Bouajila) règlent leurs comptes un soir de réveillon de Noel... 2011, voici « Des vents contraires » avec Benoît Magimel à nouveau mais aussi Isabelle Carré ou Antoine Duléry, adapté du roman d’Olivier Adam, l’histoire d’un écrivain tentant de se reconstruire une vie après la disparition inexpliquée de sa femme... 

En 2014, Jalil Lespert nous tisse à l’écran le destin d’Yves Saint Laurent, génie des podiums, icône de la mode, un être tourmenté par de multiples démons à qui Pierre Niney donne vie de manière spectaculaire, performance saluée d’Un César du Meilleur Acteur et gros succès public avec plus d’un million 600 mille entrées. Mais le réalisateur change de braquet en 2016 avec « Iris », formidable thriller sentimental dans lequel, aux côtés de Charlotte Le Bon et Romain Duris, il interprète un riche banquier confronté au rapt douteux de son épouse. En 2019, nouveau virage avec « Le dindon », adaptation de la pièce de Feydeau avec Dany Boon, Guillaume Gallienne, Ahmed Sylla ou Alice Pol...