THE WATCHER

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Tim Hunter s’est illustré à la télévision en signant des épisodes de séries comme Mad Men, Hannibal et Breaking Bad mais sa carrière sur le petit écran a été aussi marquée par le fait qu’il a réalisé deux épisodes de la série originale de Twin Peaks.  On lui doit aussi les longs métrages La rivière de la mort et Le saint de Manhattan. The Watcher lui permet de revenir au cinéma. C’est le côté film noir de l’intrigue et son suspense qui l’ont motivé pour se réessayer au 7e Art.

Pour écrire leur scénario, Jerry Rapp et Matthew Wilder  se sont inspirés d’un fait divers : l’affaire Gerald Foos. Cet hôtelier du Colorado avait installé tout un système de grillages dans les plafonds de ses chambres pour pouvoir épier discrètement les ébats de ses clients. Il prétendait agir à des fins scientifiques et écrire une étude sur les comportements sexuels. Dans un documentaire, The Voyeur’s motel, le réalisateur Gay Talese évoquait ces agissements et son histoire a aussi fasciné Sam Mendes et Steven Spielberg qui ont envisagé de la porter à l’écran.

Les auteurs ont aussi beaucoup pensé à Psychose d’Alfred Hitchcock où les activités de voyeur du personnage incarné par Anthony Perkins constituent un élément moteur de l’action. Tim Hunter reconnaît volontiers avoir lui aussi été fortement influencé par le maître du suspense. Pour lui, peu de choses sont aussi cinématographiques que d’observer un voyeur et c’est ce thème fascinant qu’aborde The Watcher (celui qui regarde en français).

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHINING (La maestria de Stanley Kubrick pour faire passer un frisson dans le dos du spectateur dans un immense hôtel désert est remarquable.) ou encore PSYCHOSE (Le propriétaire du motel qu'incarne Anthony Perkins aime espionner ses clientes surtout quand elles prennent des douches.).

Le titre original de The Watcher est Looking Glass, ce qui veut dire « miroir». Tim Hunter a souhaité étudier ses personnages comme le ferait un entomologiste dans ce thriller où il s’est largement inspiré de l’esthétique de son mentor David Lynch. Ce qui l’intéressait par dessus tout était de montrer un couple en crise tout en instaurant une atmosphère aux frontières du cinéma d’horreur. Il a demandé au chef-opérateur Patrick Cady d’étudier les clichés du photographe Todd Hido dont il souhaitait retrouver les tonalités vertes et orangées.

Le film a été tourné en vingt jours dans un véritable hôtel situé dans l’Utah. Tim Hunter l’a particulièrement apprécié en raison de ses chambres biscornues dont il a pu exploiter les recoins pour renforcer le suspense de son film. L’équipe a acheté beaucoup d’éclairage dans des boutiques locales spécialisées dans l’équipement de fête afin de donner des couleurs vives, volontairement artificielles, à l’ensemble. L’hôtel offrait même un tunnel souterrain que l’équipe a exploité pour le film adaptant le scénario à ce décor naturel. Certaines scènes de l’intérieur de l’établissement ont cependant dû être filmée en studio.

Nicolas Cage était déjà engagé sur le film quand Tim Hunter a accepté de le réaliser. L’acteur a accepté de jouer son personnage de façon plus sobre qu’à son habitude. Le cinéaste lui a demandé de livrer une performance stylisée et un brin excentrique tout en restant dans la nuance. Il voulait ainsi renforcer le côté inquiétant du héros. Robin Tunney a accepté le rôle avant même d’avoir lu un scénario complet car elle rêvait de tourner avec Nicolas Cage. Les deux comédiens et le réalisateur ont collaboré avant le tournage afin de donner davantage de relief au personnage de femme brisée qu’elle incarne.