THE OTHER ME

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Il va perdre la vue, ce qui est dommage pour un architecte visionnaire. Et ce qui est tragique pour un homme jeune et plein d’ambition. Mais il va voir autre chose, la vraie nature des gens, peut-être ? 

Produit par David Lynch, « The other me » (2021) ressemble à son célèbre parrain : un film dont l’apparence cache d’obscures réalités métaphysiques. Son auteur, qui a écrit le scénario et signé la réalisation se nomme Giga Agladze. 

C’est un film américain mais avec une conscience européenne. On y retrouve l’anglais Jim Sturgess, l’australienne Andreja Pejic et l’irlandaise Antonia Campbell-Hughes. Des quatre coins du monde The other me raconte l’art de la double vue. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DAREDEVIL DE MARK STEVEN JOHNSON (2003) (Le héros de Marvel le plus métaphysique et le plus improbable est aveugle et joue de l'hyperbole de ses autres sens. Film étrange, héros bizarre, narration à tâton. Le super héros est dans le brouillard de l'onirique.) ou encore BLUE VELVET DE DAVID LYNCH (1986) (A tout producteur tout honneur, avec ce film qui transcende les règles habituelle du thriller et fait entrer une part d'onirisme cruel et de frénésie narcotique. Lynch parvient alors à montrer que le monde , au-delà des apparences, est comportemental et maniaque.).

Perdre la vue pour mieux voir les gens c’est un Pitch inhabituel pour un film. Il est vrai qu’au-delà de son étrange récit, le film s’amuse avec les apparences. Andreja Pelic qui incarne le personnage de la muse est, avant d’être une actrice, un modèle transgenre, après avoir été un mannequin androgyne. C’est son premier long métrage et on l’a vue depuis dans »Dalilaland », le biopic sur Salvador Dali, où elle incarnait Amanda Lear.  

Le film a été tourné en Géorgie dont est originaire son auteur Giga Agladze. C’est le second long métrage de ce cinéaste quinquagénaire qui a par ailleurs réalisé plusieurs courts remarqués. Mais pourquoi Lynch, le cinéaste barré de Mulholland Drive a-t-il accompagné « The other me » ? Tout simplement parce qu’il existe à Tbilissi, capitale de cette ancienne république soviétique, une antenne de la fondation David Lynch qui accompagne par la méditation transcendantale les victimes de traumas physiques ou psychiques. 

En 2017 le cinéaste y a été accueilli comme le Messie car il y venait aussi pour stimuler la création audiovisuelle dans cet état du Caucase et envisager des productions futures. Le futur s’est manifesté avec cette oeuvre singulière mystérieuse et poétique de Agladze. L’esprit fantasque du cinéaste de Twin Peaks a de beaux jours devant lui en Transcaucasie.