THE MOTH DIARIES

en VOD

Pour les adolescentes, les histoires de vampires sont souvent l’exutoire des tabous et une manière de s’ouvrir à l’amour et à la sexualité sans en nier les dangers. Ce sont d’ailleurs des histoires romanesques et romantiques à souhait. The Moth Diaries, adaptation d’un livre de Rachel Klein publié en 2002, c’est un vrai récit d’apprentissage, qui préfère danser autour du mythe du vampire plutôt que d’être un peu trop didactique.

Nous sommes dans un pensionnat de jeunes filles. Rebecca rempile pour une année scolaire de plus et retrouve ses amies, dont Lucy, sa meilleure copine qui l’a beaucoup aidée à traverser la mort de son père, deux ans plus tôt. Mais quand arrive Ernessa, une nouvelle élève un peu bizarre, l’équilibre joyeux qu’a retrouvé Rebecca va s’effondrer. Ernessa accapare totalement Lucy, qui s’éloigne de ses copines. En plus, des morts suspectes vont s’accumuler.

C’est la réalisatrice canadienne Mary Harron, plus connue pour avoir réalisé le scandaleux American Psycho et avoir ainsi révélé Christian Bale au grand public, qui est aux commandes de The Moth Diaries. Un film d’horreur à l’ambiance parfaitement saphique, moderne-gothique et qui reflète avec justesse les tourments et les questionnements adolescents. Laissez-vous tenter.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DANGEREUSE ALLIANCE (Une bande de filles perturbe le quotidien d'un pensionnat guindé par son goût pour les sciences occultes.) ou encore REBELLES (Amours homosexuelles et amitiés dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille. L'adolescence est l'âge des passions. Un film canadien réalisé par Léa Pool.).

Mary Harron est une réalisatrice à part dans le panorama nord-américain. American Psycho l’a largement mise en lumière, car en 2000, le film avait fait scandale pour sa violence misogyne et le fait qu’il ait été réalisé par une femme avait choqué un grand nombre de journalistes, notamment ceux qui l’avaient découvert à Sundance. Mais au fil des ans, American Psycho a été relu comme un manifeste féministe qui mettait justement l’accent sur la phallocratie américaine. Mary Harron s’est, de toute façon, toujours revendiquée comme un pur produit du féminisme. Et quand elle ne fait pas des films sur des hommes ultraviolents, elle étudie la femme dans tous ses états. Son premier film I Shot Andy Warhol retraçait la tentative d’assassinat d’Andy Warhol par Valerie Solanas, une féministe  ultra. En 2005, Mary réalisait le biopic de la célèbre pin-up Betty Page, tout en étudiant la place de la femme dans la « pornographie » de l’époque. Avec The Moth Diaries, film presqu’entièrement porté par un casting de filles, elle entérine un cinéma subtilement tourné vers les femmes.

Sarah Gadon qui joue Lucy est canadienne, comme sa réalisatrice. En 2010, lorsqu’elle tourne The Moth Diaries, elle vient de finir l’un des films qui va changer sa carrière : A Dangerous Method de David Cronenberg. En septembre 2011, elle se rendra au Festival de Venise pour défendre les deux films sélectionnés – The Moth Diaries étant projeté hors compétition et le film de Cronenberg, en compétition. L’année d’après, en 2012, elle sera présente à Cannes pour deux films à nouveau : Cosmopolis de David Cronenberg, sélectionné en compétition, et Antiviral de Brandon Cronenberg (le fils de David), présenté à Un Certain Regard. Et pour info, elle rempilera avec David Cronenberg une troisième fois pour Maps To The Stars, sorti en 2014.

Pour l’anecdote, le générique de début n’est autre que la chanson « Blow Away » de A Fine Frenzy, nom de scène de la chanteuse/pianiste/fan de Shakespeare Alison Sudol. Son travail est souvent utilisé dans les films et à la télé. D’ailleurs, trois de ses morceaux ont été utilisés dans la série The Vampire Diaries. Ca ne s’invente pas.

Petit film sans prétention, j'ai trouvé " The Moth Diaries" pourtant très réussi. Tourmentée par le suicide de son père, Rebecca va faire la connaissance d'Ernessa, arrivée dans sa classe. A partir de là tout va mal se passer dans l'entourage de Rebecca, comme si on cherchait ...