THE LAST TREE

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C’est l’histoire d’un déracinement, au sens propre comme au figuré… Celui d’un jeune homme d’origine nigériane, Femi, qui vient de passer des années heureuses et paisibles dans une famille d’accueil, au fin fond de la campagne britannique du Lincolnshire… Quand la mère du garçon réapparait et demande à récupérer son fils, c’est le choc…

Femi découvre la vie dans un immeuble sinistre de Londres et doit désormais se plier aux codes d’une cité dont il ignore tout mais aussi à ceux d’une culture qui lui est tellement étrangère… Pour son 2e film après le très remarqué A Moving image en 2016 qui évoquait la gentrification à Brixton, le réalisateur Shola Amoo creuse le sillon identitaire. Il signe une oeuvre bouleversante et nostalgique, hantée par son propre déchirement.

Il y dresse le portrait d’un garçon devant abandonner tout ce qui l’a construit jusqu’ici pour se forger une personnalité dans laquelle il ne se reconnait pas… Saluons la performance à l’écran d’un comédien que beaucoup d’entre vous vont découvrir : Sam Adewunmi…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WENDY (La fin de l'enfance et le passage à l'âge adulte vus à travers le prisme du voyage... L'inconnu peut-être synonyme de nouvelle vie...) ou encore IN THIS WORLD (Quitter sa terre et ses racines pour tenter l'aventure d'un meilleur avenir ou retrouver ses racines relève souvent d'un pari très risqué...).

The Last tree vous l’avez vu est un film dense, qui brasse plusieurs thèmes se rejoignant en une même idée que l’on peut résumer dans la formule : l’endroit d’où nous venons définit-il là où nous allons ? Femi, le jeune héros d’origine nigériane, croyait avoir oublié ses racines africaines mais va devoir s’y confronter… Shola Amoo a lui-même fait ce chemin et son long-métrage en est l’écho vibrant. D’autres cinéastes ont abordé cette thématique de l’éloignement forcé, de ce sentiment au final de ne jamais se sentir véritablement à sa place…

Dès 1963, Elia Kazan consacrait un de ses films à cette question de l’exil. Dans America, America, le réalisateur revenait sur le choix d’une partie non négligeable de ses frères grecs de quitter leur terre natale pour aller tenter leur chance dans ce nouveau monde présenté comme une autre Terre Promise. A l’arrivée évidemment, la réalité supplantait l’idéal et trouver sa place, être accepté devenait un travail de chaque instant… Voyage en sens inverse dans Exils de Tony Gatlif en 2004 où Romain Duris et sa compagne vont traverser la France puis l’Espagne pour découvrir l’Algérie, berceau de leur famille. Une quête initiatique rythmée par le flamenco et l’acceptation de soi…

En 2009, avec Welcome, Philippe Lioret se penchait lui sur ces migrants qui passent par notre pays, rejoignent les côtes de la Manche, tentant d’apercevoir au-delà des flots un rivage anglais synonyme d’espoir. Rêve ou mirage, le jeune héros du film, (aidé par un Vincent Lindon impressionnant), essayera de rejoindre à la nage cette promesse de bonheur… Dans In this world, Ours d’Or à Berlin en 2003, le réalisateur britannique Michael Winterbottom s’intéresse lui au parcours mouvementé de deux cousins afghans de Peshawar. Décidés à fuir la misère de leur conditions d’orphelins dans un pays dévasté par les guerres, Jamal et Enayatullah vont se lancer dans un périple vers le Royaume Uni, découvrant les méthodes de passeurs souvent sans scrupules…

The last tree si il renouvelle pas le genre de la quête d'identité adolescente, fait figure de fiction semi-autobiographique sans qu'il soit question de racisme par l'origine du réalisateur mais plus globalement d'un portrait d'un enfant contraint par les adultes, dans un environnement ...

The last tree nous a séduits. C’est un film qui explore en profondeur et avec sensibilité les thèmes de l’identité, de la construction de soi, de la famille. De nombreux petits moments d’émotions éparpillés nous font oublier les quelques lenteurs et les plans qui traînent ...