THE FORGIVEN

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La fête s’annonce somptueuse dans la luxueuse résidence aux portes du désert marocain. Abondance de mets raffinés autour de la piscine, orchestres, feux d’artifices… Mais pour David et Jo, un médecin et une écrivaine britanniques, le séjour chez les hôtes, un couple anglo-américain, commence tragiquement. Sur la route, de nuit, ils ont renversé un adolescent et débarquent avec le corps à l’arrière de la voiture. 

John Michael McDonagh, le réalisateur de L’Irlandais et de Cavalry, adapte ici un roman de Lawrence Osborne, un romancier qualifié par certains de Graham Greene moderne. Ralph Fiennes campe le conducteur rongé par la culpabilité. Jessica Chastain, « oscarisée » pour Dans les yeux de Tammy Faye, incarne son épouse en pleine crise existentielle face un mariage qui s’étiole. 

Pendant que son épouse profite du week-end de « dolce vita » aux côtés des autres invités, le médecin va accompagner au-delà des dunes le père du défunt pour aller enterrer le jeune. Dans le sillage d’Un thé au Sahara mais aussi de Profession : reporter, très apprécié par le réalisateur, The Forgiven (Les Pardonnés) met ainsi en scène un personnage amené à s’interroger sur le sens de son existence dans les sables du désert. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BABEL (Un couple de touristes américains vit un drame lors d'un séjour au Maroc.) ou encore ENNEMIS JURÉS (Jessica Chastain partage là aussi l'affiche avec Ralph Fiennes, qui signe également la réalisation de ce film.).

John Michael McDonagh définit The Forgiven comme « un film noir dans le désert ». Grand amateur de polars, le réalisateur a été séduit par la dimension très visuelle du roman de Lawrence Osborne (traduit en français sous le titre de « Terminus Oasis »).  Il a aussi beaucoup apprécié le fait que l’intrigue se scinde en deux directions : d’un côté ce qui se passe à la villa et, de l’autre, le périple de Ralph Fiennes. Le challenge au niveau du scénario consistait à donner la même intensité à ces deux axes narratifs. Le script a également la particularité d’opérer un renversement dans le rapport aux personnages : alors qu’au début Jo est perçue comme plus sympathique que David, ce dernier va susciter une empathie croissante au fil du récit. 

Le metteur en scène confie qu’il aime tourner dans des lieux où il fait chaud. Son précédent film, War on Everyone : Au-dessus des lois avec Alexander Skarsgård, se passe au Nouveau-Mexique et, cette fois, il a donc filmé au Maroc, essentiellement à Erfoud. Pour l’anecdote, la villa de luxe que l’on voit à l’écran n’existe pas vraiment : c’est un assemblage de trois demeures différentes. Particulièrement attentif au rôle des décors, John Michael McDonagh joue sur le contraste entre la beauté des paysages et le caractère odieux des mondains qu’il décrit de façon sarcastique à travers des dialogues incisifs.  

La région d’Erfoud est connue internationalement des collectionneurs d’ammonites et autres orthoceras. D’ailleurs le roman a sans doute été inspiré à Lawrence Osborne par un article sur le commerce des fossiles dans le sud-est marocain qu’il a écrit en 2000 pour le New York Times. The Forgiven offre en effet une place toute particulière aux fossiles, qui prennent une dimension métaphorique dans ce récit organisé autour de la mort du jeune vendeur. A l’image de ces trilobites qu’il faut extraire des roches sédimentaires, David va faire un travail d’introspection et gagner en humanité au fur et à mesure qu’il explore les différentes couches de sa personnalité. 

Je constate dans le film que le personnage qui a causé l'accident suit par la suite un chemin vers la rédemption. J'ai pour lui de l'empathie. Par contre sa femme se conduit comme une "salope" dépourvue de morale. Je suie écœuré par son comportement. ...

Je note généreusement mais je m'attendais à tellement pire. Sans ça j'aurais peut-être mis 6.L'utilisation de la musique est par contre très maladroite, répétitive et "kitsch", comme le fait remarquer le personnage de Fiennes.Ca n'enlève rien ...