THE FABELMANS

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Pour l’aider à raconter ses souvenirs, Steven Spielberg a fait appel à Tony Kushner, dramaturge et scénariste avec qui il a l’habitude de collaborer (ils ont signé ensemble les scénarios de Munich, Lincoln et West Side Story). Au-delà de son talent, déjà récompensé d’un prix Pulitzer et de deux Tony Award, c’est la confiance et l’intimité qu’il partage avec lui qui a été décisif pour ce choix. Spielberg explique ainsi que Kushner était sans doute le seul avec qui il se sentait à l’aise pour aborder un scénario aussi personnel. C’est d’ailleurs lui qui a l’idée du titre, mêlant la traduction de « Spielberg » (« montagne de jeu ») à son rapport au théâtre et à la fiction. Si le mot « fabel » désigne en anglais le résumé d’une pièce mettant en valeur l’interprétation du texte pour mieux le comprendre, il fonctionne très bien en français, renvoyant à la fable, un genre littéraire très Spielbergien ! 

Pour ce film si personnel, Steven Spielberg a une nouvelle fois demandé au compositeur John Williams de composer la musique. Les deux hommes se connaissent bien, puisque Williams composait déjà pour Sugarland Express, le troisième long-métrage de Spielberg. Avant The Fabelmans, ils ont collaboré sur 28 films, dont Les dents de la mer, E.T. L’extraterrestre et La liste de Schindler, qui lui ont permis de remporter trois de ses cinq Oscars de la meilleure musique de film.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAN ON THE MOON (parce qu'un grand réalisateur, Milos Forman, met en scène la vie d'Andy Kaufman, un autre artiste de l'entertainment à l'américaine, inconnu en Europe mais star aux Etats-Unis.) ou encore LES 400 COUPS (parce que les rapports à l'enfance et aux traumas familiaux sont au coeur du film.).

Comme la plupart des scènes de ce film autobiographique, la rencontre avec John Ford, joué par David Lynch, est entièrement vraie. En interview, Spielberg raconte qu’il l’a reconstitué mot pour mot, et qu’elle a effectivement duré 2 minutes et 40 secondes ! La rudesse de Ford l’a longtemps traumatisée et ce n’est que des années plus tard qu’il a compris que celui qui était sans doute le plus grand réalisateur du cinéma américain essayait de lui dire de se cultiver, d’aller dans les musées, de s’intéresser à la composition et aux couleurs… 

Pour les besoins de The Fabelmans, Spielberg a recréé ses premiers films en 8mm, tournés lorsqu’il avait dix ou douze ans. Petite entorse au réalisme, il confesse ne pas avoir résisté à les améliorer un peu en trouvant de meilleures places pour la caméra ! Le résultat relève de l’oxymore : un film amateur de Spielberg !  

Le film de Spielberg s’ouvre et se clôt sur des scènes consacrées au cinéma. Dans la scène d’ouverture, le petit Samuel, alter ego de Spielberg, alors âgé de cinq ou six ans, est menacé d’aller au cinéma, ce qui, visiblement, constitue un calvaire pour lui. Le petit ...

C'est tendance de conchier Spielberg. Cela fait genre cinéphile. Parce que le gars est déclaré pachydermique dès lors qu'il verse dans le drame. Ou encore qu'il est au mieux manichéen, au pire putassier. Et que non, décidément, on ne mange pas de ce pain là.Et ...

Parce qu’il est considéré en Europe comme un auteur, et que son génie visuel a frappé dès ses premiers films, la critique a rapidement cherché dans le cinéma de Steven Spielberg, spectaculaire et divertissant, les indices cachés d’une intimité, et les a trouvés sans ...