THE DISASTER ARTIST

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Remettons-nous dans le contexte. En 2003 est apparu un ovni. The Room de Tommy Wiseau. Un film si mauvais qu’après son arrivée sur la toile et un buzz qui a grandi sur les années il a été considéré comme le meilleur pire film de tous les temps. Ce  tournage rocambolesque, l’un des acteurs principaux Greg Sestero, en a tiré un livre.

Ce livre c’est The Disaster Artist. L’acteur et réalisateur James Franco s’en est emparé pour réaliser le film du même nom. Ce dernier y incarne alors le mystérieux et très troublé et troublant Tommy Wiseau dans sa quête pour devenir une star reconnue du cinéma et dans cette épopée, car il n’y a pas d’autre mot, pour parvenir à ce nanar de compétition.

Avec toute la fine fleur du cinéma cool des années 2010, allant de Seth Rogen à Zac Efron en passant par Alison Brie et par le frère de James, Dave Franco, le comédien rejoue dans un art réel de l’imitation The Room et tente d’imaginer ce qu’a pu être l’ambiance sur le tournage. Complètement fou.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ED WOOD DE TIM BURTON (Deux portraits de cinéastes ratés pour mieux faire son propre autoportrait et montrer ses craintes d'artiste.) ou encore AVE, CÉSAR! DES FRÈRES COEN (Les deux films se déroulent sur des tournages qui se passent de façon particulièrement rocambolesque).

Mais qui est Tommy Wiseau? C’est sûrement la question que tout le monde se pose après vu ne serait-ce qu’un extrait de The Room. Et encore plus une fois qu’on a vu The Disaster Artist. Et pourtant la réponse est franchement loin d’être claire. A priori né en 1955 en Pologne à Poznan, l’homme aurait vécu en Allemagne puis en France avant de rejoindre les Etats-Unis. Il y aurait d’ailleurs de la famille en Louisiane. Pourquoi autant de conditionnel? Car il est clairement impossible de savoir qui est réellement cet homme étrange à la longue crinière noire, au regard morgue et à la personnalité borderline. Son passé, comme sa fortune, reste un mystère total. Et c’est justement ce parfum d’inconnu qui en fait une personnalité fascinante, digne d’être un personnage de cinéma.

Le cinéma, il en a d’ailleurs toujours rêvé. Du moins c’est ce qu’il a dit à Greg Sestero, jeune acteur débutant et très impressionnable. C’est ensemble qu’ils ont débarqué à Los Angeles pour croire en leur bonne étoile. La suite, on la connaît puisqu’elle est décrite dans le film de James Franco. C’est justement cette histoire bigger than life, ce personnage complètement irréel mais crédible qui a attiré James Franco. Pour être au plus près de Tommy Wiseau, le comédien a décidé de se lancer dans un art de l’imitation particulièrement poussé. Pas question ici d’essayer d’interpréter ou d’imaginer Wiseau, James Franco est dans la pure copie, ce qu’il prouve à la fin du film en mettant en parallèle les scènes originales de The Room et celles retournées par ses soins. Par ce biais, il a fait passer Wiseau du statut de blague à star. Ce que ce dernier avait finalement toujours recherché.

Evidemment en regardant The Disaster Artist, on ne peut s’empêcher de penser à un autre portrait filmique d’un grand raté du cinéma : Ed Wood de Tim Burton. Cette déclaration d’amour à un cinéaste qui a tenté d’aller au bout de sa vision au point de se prendre un mur était aussi une manière pour le réalisateur de Big Fish de parler de ses propres craintes et de faire une sorte d’autoportrait caché. Celle d’un rêveur qui a peur d’être incompris ou d’aller trop loin. Et l’analogie peut se faire aussi dans le cadre Wiseau/Franco. Si l’origine de Franco est définitivement moins mystérieuse que celle de celui qu’il imite, on comprend aussi la crainte qu’en temps acteur/ réalisateur lui aussi, aux films plus ou moins bien reçus, il a peur du rejet. Et lui-même de transmettre un message pour nous apprendre à mieux rater nos vies. Au moins faisons-le avec panache, la preuve, ça paye.

Oui James/Tommy j'ai adoré ton film. En ce début d'année 2018, The Disaster Artist se hisse tout en haut de mes films préférés de l'année pour le moment pourtant, objectivement, c'est loin d’être le meilleur (dire qu'il est meilleur que Phantom Thread, 3 Billboards ou ...

James Franco est un véritable touche à tout, un artiste complet qui peut aussi bien se goinfrer d'un humour lourdingue que d’œuvres classiques. Il est capable de jouer au bouffon, même quand il n'est pas vert, tout comme il est capable de porter des personnages plus subtils. ...

Personne n'aime The Room mais tout le monde aime The Room, au fil du temps ce film s'est taillé une réputation de nanar incontournable, faisant même parti du cercle très privé des midnight movies, découvert il y a quelques années j'ai pu enfin mesurer la teneur du merveilleux ...