THE DESPERATE HOUR

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Nous voilà en présence d’un film de jogging. Disons que le jeune homme ne voulait pas aller au lycée ce matin là et que sa mère n’aurait pas dû le forcer. Et quand elle est perdu au fond des bois, à courir, une sale nouvelle tombe et la maman est loin de tout… 

« The desperate hour » l’heure désespérée en guise de traduction sommaire, est un film de Philip Noyce, haletant, c’est le cas de le dire. Il est sorti en et il court à grande foulée pour rattraper le destin… 

Naomi Watts, percluse de remord et de culpabilité, tente de revenir dans la réalité avant qu’il ne soit trop tard. La morale de l’histoire c’est qu’il faut sécher les cours. Sauf si on veut voir le film, bien sûr.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MARATHON MAN DE JOHN SCHLESINGER (1976) (Un classique du film noir (et du film de jogging). Dustin Hoffman obsédé par la course à pied est plongé dans une aventure tragique à base de nazi et de vengeance personnelle. Laurence Olivier en dentiste tortionnaire use d'une terrible roulette (qui n'est pas russe).) ou encore ELEPHANT DE GUS VAN SANT (2003) (Un des premiers films important sur le phénomène de tueries dans les établissements scolaires aux Etats-Unis. Le cinéaste s'est inspiré des événements tragiques de Columbine pour évoquer les dérives suicidaires d'une jeunesse psychotique.).

C’est un film de jogging et de cheville foulée. Mais surtout, sur le plan technique, un pari délicat : faire un long métrage intégralement en hors champs. Il faut s’appeler Philip Noyce pour savoir orchestrer ce paradoxe : tout ce qui arrive est raconté au téléphone. Et le sujet du film, même s’il n’échappe pas à la bondieuserie et à l’écœurant civisme américain, c’est la négociation. Celle avec soi, celle avec l’agresseur. 

Le film a été tourné dans les somptueux paysage de l’Ontario sous le titre de travail de « Lakewood ». On n’échappe pas aux forêts de l’automne et aux flamboiements des érables. Noyce, pour ceux qui l’auraient oublié est ce maitre du suspens qu’on découvrit avec « Calme blanc » (1989), thriller sur plan d’eau, puis qui déstabilisa Harrison Ford dans le rôle de l’agent Jack Ryan avec « Jeux de guerre » (1992) et « Danger immédiat » (1994). 

Il avait prouvé que s'il n’était pas un auteur, il faudrait compter sur lui comme maître de l’accélération cardiaque. Il put ensuite faire le tour du monde avec des films moins mainstream comme « Les chemins de la liberté » (2002) et « Au nom de la liberté » (2006), revenant périodiquement dans son Australie natale. Naomi Watts constamment essoufflée vient donner une grâce tragique à ce thriller à ciel ouvert et désespérément désert. Il fallait oser pareil script et une réalisation aussi dépouillée. Il fallait oser la mise en scène. Celle aussi, très conjoncturelle, de vies pendues à un smartphone.

Les premières notes de ce film sont désastreuses. Mais au vu des commentaires je me demande si les noteurs ont vu le film. Je comprends que cette sorte de huis clos puisse ne pas plaire, mais pour ma part ayant des enfants je me suis totalement pris au jeu de l’angoisse de ...