THE BOXER

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Quatrième long métrage pour Jim Sheridan mais troisième collaboration avec l’acteur britannique Daniel Day-Lewis, The Boxer évoque les troubles qui ont plongé l’Irlande du Nord dans le chaos des années 1960 jusqu’à la fin des années 1990. 

On y suit Danny, un boxeur, ancien membre de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), qui a purgé quatorze années de prison pour un attentat qu'il n'a pas commis. Il n'a d'ailleurs jamais dénoncé les auteurs. À sa sortie, il entend se consacrer entièrement à la boxe. Mais ses anciens amis de l'IRA le sollicitent. D’un autre côté, il reprend contact avec Maggie, une ancienne conquête désormais inaccessible. 

Film sur la rédemption, film sur un conflit qui ne connaît plus ses coupables ni ses raisons mais continuent à meurtrir et à blesser tous ceux qui sont sur son chemin, The Boxer rejoint Au nom du Père, réalisé quatre ans auparavant dans la lignée des grands films sur cette guerre fraternelle sans fin.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHADOW DANCER DE JAMES MARSH (Là aussi, les Troubles irlandais sont traités par le prisme de la famille confrontée à la politique) ou encore '71 DE YANN DEMANGE (Les Troubles vus du point d'un soldat anglais coincé dans le mauvais quartier de Belfast la nuit).

Réalisateur irlandais originaire de Dublin, Jim Sheridan a commencé sa carrière cinématographique avec un cinéma particulièrement ancré dans l’histoire de son pays. Avec My Left Foot, qui relate la vie du peintre et écrivain paralytique Christy Brown, il impose le comédien Daniel Day-Lewis et redonne un sang neuf au cinéma irlandais. Le film est notamment récompensé aux Oscars et un an plus tard, Sheridan réalise The Field, drame traitant du combat d'un fermier, incarné par Richard Harris, face à des promoteurs immobiliers. En 1994, il gagne l’Ours d’Or à Berlin avec Au nom du père où il retrouve pour la 2e fois le comédien Daniel Day-Lewis. Le film abordait déjà le confit nord-irlandais en revenant sur le procès de 1974 des Quatre de Guildford. 

C’est en 1998 qu’il fait à nouveau appel, pour la troisième fois, à Daniel Day-Lewis pour jouer dans The Boxer. Et comme souvent chez le comédien, les rôles ne sont pas pris à la légère. Pour être au plus proche de son personnage, il s’est ainsi entraîné pendant un an à la boxe en Irlande. Comme coach, l’acteur a bénéficié du meilleur puisque c’est Barry McGuigan, le champion du monde irlandais des poids plumes dont la vie a, en partie, lointainement, inspiré le scénario de Jim Sheridan, qui s’est occupé de son entrainement. Daniel Day-Lewis incarne alors Danny Flynn, ce jeune homme de 18 ans, incarcéré pour un attentat qu’il n’a pas commis et dont il n’a jamais dénoncé les auteurs.

14 ans plus tard, il a 32 ans et sort de prison pour tenter de reconstruire sa vie. Et c’est bien de ça aussi dont parle The Boxer : du silence. Danny a su rester silencieux pendant 14 ans et maintenant ses actions, comme reprendre un club de boxe pour accueillir sans différence catholiques et protestants ou se rapprocher de son premier amour, sonnent comme des injures pour certains groupuscules de l’IRA, adepte de l’omerta. Une omerta qui touche aussi les femmes de membres de l’IRA prisonniers puisqu’une fois leur époux en prison, elles n’ont plus le droit de rencontrer d’autres hommes ou de continuer leur vie de femme, surveillées qu’elles sont par le reste du groupe. Une sensation d’emprisonnement à ciel ouvert parfaitement incarnée par Emily Watson.

Il faut reconnaitre à Jim Sheridan une grande sincérité dans son entreprise, nous permettant de nous intéresser à l'histoire et aux personnages jusqu'au bout, le scénario tenant d'ailleurs largement la route. Pourtant, on est jamais transporté par les propos, aussi intéressants ...

Si la mise en scène manque parfois d'émotion et de force, l'histoire est excellente et ne laisse pas indifférente, le problème de l'Irlande du nord est montré sans concession de plus les acteurs servent parfaitement ce beau film. ...

Après "Au nom du père", Jim Sheridan replonge Daniel Day Lewis dans la tourmente irlandaise. Avec une minutie proche du documentaire, Jim Sheridan analyse le processus de paix de son pays. Grâce à ses personnage, il parvient à faire le tour complet de la question. Ancien ...