THAT'S OUTRAGEOUS

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Réalisé en 1983, That’s Outrageous  est un porno américain tourné en 35 mm, doté d’un budget confortable, en partie tourné à Paris et interprété par une star du genre, l’obsédé Jamie Gillis. Paul, photographe de mode, est un rôle écrit sur mesure qui en fait un don juan irrésistible dont la libido n’est comblée que par les challenges impossibles. Ainsi aime-t-il la Française Michelle. Mais lorsqu’il apprend que sa sœur Martine, qu’il avait aussi séduite, débarque à Paris, il se met en tête de coucher avec les deux en même temps.

Son ami Rick l’aidera à organiser une soirée masquée pour qu’il parvienne à cet objectif délicat. Partenaires principales de l’étalon américain, deux actrices françaises, loin du jeu stéréotypé des Californiennes : Natasha, dont la carrière fut éphémère, et la plus connue France Lomay, au générique Franie Lomay, qui tourna énormément de pornos à partir de 1976. Notons aussi, dans les scènes américaines, l’Asiatique Mai Lin, d’origine chinoise, active dans l’industrie du hardcore pendant une dizaine d’années.

Ce film intimiste, fondé sur le triangle amoureux cher aux comédies hollywoodiennes, s’offre aussi une gigantesque scène d’orgie, filmée caméra à l’épaule par Joao Fernandes, le chef opérateur des  pornos de Gerard Damiano et de plusieurs films d’action avec Chuck Norris. Elle a été tournée dans le mythique club SM de New York, le Hellfire Club. Parmi les figurantes convoquées, les cinéphiles amateurs de séries B d’horreur découvriront la débutante Michelle Bauer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES CLIENTES (De Gérard Kikoïne, 1981: Deux Américains à Paris, dans leurs frasques sexuelles.) ou encore JOHNNY DOES PARIS (de Charles De Santos, 1976 : les aventures érotiques d'un autre hardeur américain (John Holmes) à Paris.).

That’s Outrageous s’inscrit dans une grande tradition hollywoodienne, révélant la fascination des Américains pour la photogénie de Paris. F.J. Lincoln suit les pas de Billy Wilder, Stanley Donen, Vincente Minnelli, Jean Negulesco, Henry King et bien d’autres. Comme eux, il filme les bords de Seine et ses bateaux-mouches, l’avenue des Champs-Élysées, les escaliers de Montmartre débouchant sur la place du Tertre et le restaurant de la Mère Catherine, remercié au génétique, le Sacré-cœur et Pigalle. Un Paris de carte postale auquel s’ajoutent, en 1983, les structures tubulaires du Centre Pompidou et la 2 CV conduite par France Lomay.

A la différence de ses glorieux prédécesseurs, contrôlant une figuration professionnelle, Lincoln tourne sans autorisation et capte sur le vif des expressions étonnées de passants véritables, observant les poses sexy d’Anna Ventura sur le parvis de Beaubourg. Le monument vedette, symbole inévitable de Paris, est bien sûr la tour Eiffel, érigée et fière comme l’organe principal de Jamie Gillis.

Cette approche sensuelle de la capitale ne saurait éclipser les comédiennes. Là aussi, dans la version originale du film, le charme français intervient puisque le cinéaste laisse les deux sœurs parler dans leur langue d’origine. La blonde France Lomay est un excellent choix. Grande amie de Brigitte Lahaie, elle a souvent joué aux côtés de la star et ses capacités d’actrice lui ont valu quelques incursions hors de la pornographie, tournant des comédies soft en Suisse comme les Suédoises au pensionnat, des films d’épouvante avec Jess Franco comme L’Abîme des morts-vivants et un exotique Safari érotique de Jean Luret, qui met en valeur son caractère espiègle.