TELLE MÈRE, TELLE FILLE

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Avril et sa mère Mado sont tout simplement inséparables, alors que tout ou presque les oppose . La trentenaire Avril est mariée, salariée et organisée à l’exact inverse de sa mère, une éternelle adolescente insouciante et délurée qui vit aux crochets de sa fille depuis son divorce. Mais quand les deux femmes se retrouvent enceintes en même temps et sous le même toit, la situation devient rapidement invivable. Mado n’est pas prête à être grand-mère pas plus que sa fille n’accepte la nouvelle maternité de sa mère…

C’est la lecture d’un magazine féminin qui est à l’origine du film si l’on en croit sa réalisatrice Noémie Saglio. Cette dernière a lu le témoignage d’une lectrice qui racontait que sa mère lui avait fait l’affront de tomber enceinte en même temps qu’elle.  La réalisatrice et sa coscénariste Agathe Pastorino ont alors développé un récit autour de cette situation de départ pour le moins insolite mais qui cependant trouve des échos dans la réalité et, singulièrement, en Grande-Bretagne plus qu’en France selon la cinéaste.

Comédie oblige, les deux auteurs du scénario ont fortement accentué les différences entre la mère et sa fille afin de corser un peu plus l’action, quitte à inverser les rôles traditionnels. Ici, la mère est une enfant attardée et la fille une adulte déterminée. D’où des situations conflictuelles à répétition, des quiproquos et autres dissonances poussées à l’extrême. Toute comédie qui se respecte repose de fait un affrontement en bonne et due forme. Et c’est absolument le cas dans ce Telle mère, telle fille.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BELLE-MAMAN (La comédie de Gabriel Aghion joue elle aussi sur une situation explosive : un futur marié qui tombe amoureux de sa future belle-mère.) ou encore ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE (La comédie de Jennifer Devolder évoque les rapports d'une mère de nouveau enceinte et de sa fille aînée.).

Le film repose sur le couple de comédiennes que forme Camille Cottin dans le rôle de la fille et Juliette Binoche dans celui de la mère. La première accentue la complexité de son personnage tout à la fois amoureuse, sérieuse, coincée de tous les côtés et beaucoup trop dépendante de sa mère. Cette dernière s’avère immature, fantasque, une véritable adolescente que Juliette Binoche incarne avec d’autant plus de plaisir que, de son propre aveu, elle considère qu’elle est devenue trop vite une adulte dans sa vie personnelle.

C’est à l’auteur-compositeur M, alias Matthieu Chédid, que Noémie Saglio a demandé d’écrire la BO de son film, après avoir déjà collaboré sur le film Toute première fois. Outre des compositions originales, le film contient également une reprise inédite de « Boum ! » la chanson de Charles Trénet ainsi qu’un autre titre pour lequel M a inauguré un duo avec sa fille Billie que l’on entend pour la première fois.

Comme on parle de « comédie du remariage », on pourrait tout aussi bien parler de « films de la grossesse ». On songe ainsi à Juno de Jason Reitman sur le thème de la grossesse adolescente ou bien encore au décapant « En cloque, mode d’emploi » de Judd Apatow ou bien encore à Mauvaise foi de Roshdy Zem sur un couple mixte. Sans oublier, côté frissons, le mythique Rosemary’s baby de Roman Polanski, définitivement déconseillé aux …femmes enceintes !

Très chouette comédie portée par deux actrices qui font parfaitement le job. Une fin que j'espérais, même si forcément la vraie vie dans un film n'est pas la vraie vie dans la vraie vie (sic). Lambert Wilson est fidèle à lui-même, j'aime toujours autant son ...