SWORD MASTER

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Etre et avoir été. Ou plutôt avoir été et ne plus vouloir être… Bon, une fois passé cet épisode de haute voltige grammaticale, j’explique : dans le film de Derek Yee qui va suivre, vous allez faire connaissance avec Yen Shisan, ci-devant maître assassin ayant passé sa vie au service d’un redoutable et puissant seigneur, qui va devoir affronter un rival souhaitant prendre sa place…

Nous voici dans la catégorie du film d’arts martiaux de première catégorie, qui plus est produit par un géant de cette catégorie, j’ai nommé Tsui Hark en personne ! Si vous aimez les combats réglés comme des chorégraphies virtuoses et si vous faites aussi partie des amateurs de l’humour potache du cinéma hongkongais alors vous allez vous régaler devant ce spectacle aussi divertissant que profond.

Derrière ses atours de pur « popcorn movie », « Sword master » aborde aussi les thématiques de la dévotion, du temps qui passe et de la révolte…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS (L'Histoire antique chinoise est une source inépuisable d'inspiration pour les metteurs en scène qui ponctuent ces sagas de combats dantesques...) ou encore THE ASSASSIN (Femme ou homme, les assassins avaient une place de choix dans la Chine médiévale. En voici deux portraits saisissants et spectaculaires...).

Petite anecdote pour commencer : Derek Yee, (réalisateur de « Sword master »), se trouve aussi être un comédien chinois respecté. En 1977, il s’est illustré dans le film « Death duel », première adaptation du roman de Gu Long, à nouveau port au cinéma en 2016, cette fois par lui-même… Sa carrière devant une caméra a débuté grâce aux célébrissimes Shaw Brothers, dieux vivants de l’industrie cinématographique made in Hong-Kong.

Voici quatre frères issus d’une riche famille de Shanghai qui, à partir des années 30, décident de se lancer dans la production de films. Le succès commence à être au rendez-vous quand le gouvernement chinois estime que les histoires d’arts martiaux sont passibles de censure… Runje, Runme, Runde et Run Run, (patronyme du quatuor de frangins), déplacent donc leur activité à Hong-Kong mais cette fois, c’est l’occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale qui freine leurs affaires. Après-guerre, la société est rebaptisée « Shaw and sons » mais elle va se retrouver confrontée à une très forte concurrence dans le sud-est asiatique. D’où l’idée de fonder une branche, (« Shaw Brothers »), en 1958 avec d’emblée une dimension considérable. Studios, décors, école d’acteurs et de techniciens : on a vu les choses en très grand, au service de productions tout aussi ambitieuses.

Drames historiques et comédies musicales vont au départ constituer le catalogue avant que le studio ne se spécialise dans le « chambara » japonais, l’équivalent de notre « cape et d’épée » avec d’épiques combats au sabre. Shaw Brothers connait alors son âge d’or avec des films comme « L’hirondelle d’or », « Le justicier de Shanghai » ou « La 36e chambre de Shaolin ». Au fil des années, l’empire des quatre frères étend sa renommée bien au-delà des frontières, devenant une marque de fabrique internationale. On dit encore aujourd’hui que l’on fabrique des films façon Shaw Brothers, lignée dont se sont réclamés des cinéastes aussi divers que Tsui Hark, Johnny To ou John Woo ou des comédiens comme Bruce Lee et Jackie Chan…

Un maitre de l'épée a mauvaise réputation cherche à affronter le 3ème maitre pour regagner son honneur mais celui est décès. N'ayant plus de but, il décide de mourir dignement. Durant ce temps un vagabond travaille dans une maison close.Grosso modo voila l'histoire ...