STATES OF GRACE

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Il faut parfois aller au-delà des apparences ou des a-priori pour apprécier le cinéma. Prenez le sujet de States of grace que vous allez regarder dans un instant. A la base, savoir que l'on va vous emmener 1H41 durant dans un foyer pour adolescents en difficultés au cœur de l'Amérique ne promet pas semble-t-il un grand moment de plaisir. Et c'est là où l'on fait erreur, car quand c'est le cinéma indépendant qui se penche sur ce genre de question, le résultat est souvent épatant voire bouleversant.

C'est justement le cas du film de Destin Cretton, qui suit les pas de Grace, responsable d'une maison d'accueil pour jeunes, dans laquelle une nouvelle venue va venir semer le trouble et soulever une dramatique question de mœurs.

Sexualité, solitude, violence, addictions ou tout simplement mal de vivre : les gamins de ce centre qui vous ouvre maintenant ses portes ne peuvent pas vous laisser indifférent. Avec un peu de chance, il vous mettront même dans l'état que suppose le titre du film…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver COLDWATER (Les établissements pour jeunes (délinquants ou en difficulté) sont un passionnant terrain d'investigation pour le cinéma indépendant américain...) ou encore UNCERTAIN TERM (Adolescentes ou jeunes femmes déjà durement marquées par la vie : autant de personnages troublants et émouvant réunis dans un de ces centres qui ont valeur de refuge ou bien de piège...).

Prix du public, du scénario, du premier film, d'interprétation ou du réalisateur : la liste des récompenses glanées par States of Grace à travers le monde est impressionnante. De Locarno à Los Angeles, ce premier long métrage signé Destin Cretton a cumulé les trophées. Il faut dire que le jeune cinéaste a mis tous les atouts de son côtés pour parfaire son œuvre : ayant lui-même été éducateur d'un centre spécialisé, il n'a eu qu'à puiser dans ses souvenirs pour bâtir une intrigue qui, vous l'aurez remarqué, ne semble jamais fabriquée mais toujours sincère. Cretton avait peaufiné son sujet en réalisant dès 2008 un court métrage reprenant l'intrigue de son futur long…

Si en France ce genre d'établissement n'est guère courant ou tout simplement reconnu, (faute de financement ou de structure officielle), il est très courant aux Etats Unis. Le cinéma y trouve d'ailleurs régulièrement matière à ses histoires. Deux exemples récents et remarquables sont à citer : Coldwater tout d'abord, sorti durant l'été 2014, qui explore le côté obscur des centres pour ados délinquants. Des endroit confiés à une gestion privée, encadré par des anciens marines qui y appliquent des méthodes militaires basées sur la violence et la contrainte. Le film, formidablement sans fioriture, est un réquisitoire contre cette lobotomisation des corps et des esprits qui ne fait souvent qu'engendrer ou cultiver le mal qu'elle est censée corriger…

Autre film : Uncertain term, présenté lors du festival du film américain de Deauville 2014 et qui y fit forte impression. L'histoire est assez voisine d'ailleurs de celle de States of Grace puisqu'on y croise des adolescentes en péril, dont une enceinte, troublée par l'arrivée d'un jeune adulte en quête de stabilité dans une vie privée compliquée… A chaque fois, le cinéma se met au service d'une histoire suffisamment forte pour ne pas nécessiter d'esbroufe visuelle ou de surenchère dans l'écriture. On en sort remué, dérangé, séduit peut-être mais jamais indifférent et c'est déjà beaucoup !

States of Grace parle de Grace une femme qui travaille dans un centre de jeune défavorisés en proie à divers soucis que les adolescents peuvent avoir dans leur vie de tout les jours . On retrouve dans ce film une maitrise des sujets abordés, entre la solitude, la peur, la violence, ...

La conversation sur laquelle débute le film en dit toutes les grâces : spontanée, drôle, vivante, doublée d’une incursion violente du quotidien des éducateurs, elle met en place un univers touchant et authentique. Parcours de portraits parfois elliptiques, c’est dans ...

Sans vouloir galvauder les termes, States Of Grace (titre français du film, sans commentaire…) frappe par une sincérité désarmante et une authenticité bluffante. Même s’il est un pur produit de ce que l’on appelle aujourd’hui, de manière fourre-tout, le « cinéma ...