STARS AT NOON

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Qui s’est déjà retrouvé à l’étranger sans le moindre papier d’identité sait l’épreuve que cela représente... L’attente de nouveaux documents, l’argent qui vient à manquer, le temps qui s’écoule. Alors imaginez cette même situation mais au fin fond du Nicaragua ! C’est la mésaventure que va vivre Trish, une jeune journaliste américaine soudain fort esseulée durant une période électorale troublée dans ce petit pays d’Amérique Centrale à l’histoire troublée voire violente.  

La jeune femme va en plus faire la connaissance d’un séduisant touriste anglais, Daniel, qui cache peut-être de lourds secrets. En lui promettant de lui faire quitter le pays, l’homme va en fait précipiter Trish dans le désordre et le danger... Claire Denis signe ici un film sur l’errance et la sensualité, où les sentiments se fracassent contre une réalité politique explosive.  

Margaret Qualley et Joe Alwyn y incarnent ce couple dans la tourmente, au cœur des paysages moites du Guatemala où la réalisatrice a dû poser ses caméras, faute de pouvoir le faire en toute sécurité dans le pays d’origine du roman de Denis Johnson... 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MISSING (L'Amérique du Sud ou Latine est une terre bien différente de nos repères : s'y retrouver perdu ou en danger peut avoir bien des conséquences...) ou encore ALLIES (Un pays étranger, un environnement dangereux, une rencontre et le temps qui passe en bouleversant tout autour...).

« Stars at noon » est le quinzième long-métrage de Claire Denis. Depuis 1988, la réalisatrice tisse une filmographie où la violence des corps et du langage s’exprime à travers tous les genres, sans que les mots aient, eux, besoin d’être dits... Son parcours, encouragé par Wim Wenders, un de ses maîtres, démarre avec « Chocolat », largement influencé par son enfance passée au Cameroun. Elle s’y souvient de cette époque marquée par la fin inéluctable du colonialisme et l’irrépressible besoin de liberté. Sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes, « Chocolat » confère d’emblée à Claire Denis la réputation d’une cinéaste à suivre de près...  

Impression confirmée deux ans plus tard par « S’en fout la mort » qui suit Isaach de Bankolé et Alex Descas dans l’univers des combats de coqs. Là encore, le rapport entre l’Homme Noir, qu’il vienne des Antilles ou d’Afrique, et l’ancien colon Blanc est au cœur d’une histoire qui sera primée à Venise sans parvenir à trouver le grand public en salles. C’est une des caractéristiques de la carrière de Claire Denis : ses films voyagent dans le monde entier, s’affichant au fronton des plus grands festivals, des acteurs prestigieux la citent en référence, (notamment Robert Pattinson dans la jeune génération), mais le box-office semble plus tiède, rebuté sans doute par un style sans concession, aride et rugueux...  

Reconnaissons que la réalisatrice cultive ce goût et cette réputation : « J’ai pas sommeil » en 1994 revient sur le parcours criminel de Thierry Paulin, le tristement fameux « tueur de vieilles dames ». « Beau travail » en 1999 plonge dans les rites de la Légion Etrangère, imaginant comment une nouvelle recrue va être martyrisée par un adjudant-chef fasciné par sa beauté... Deux ans plus tard, voici « Trouble everyday » où c’est d’anthropophagie dont il est question, à travers le voyage de noce sanglant d’un couple américain à Paris. « Vendredi soir », « L‘intrus », « 35 rhums », « White material » ou « Les salauds » ne dévieront pas de cette route exigeante au fil des années. A noter que Claire Denis a également, (certes à sa façon !), abordé la science-fiction en 2018 dans « High life » dans lequel Juliette Binoche et Robert Pattinson, (justement), affrontaient l’espace hostile dans un vaisseau prison... 

Stars at noon, le seizième long-métrage de Claire Denis, s'intègre parfaitement dans une filmographie hybride faite de fulgurances (Chocolat, US go home, Beau travail, Vendredi soir) et de déconvenues (Les salauds, Avec amour et acharnement...). La réalisatrice nous plonge ...

Trish, une jeune journaliste américaine (jouée par Margaret Qualley) bloquée, donc en situation difficile, au Nicaragua (parce que son passeport lui a été confisqué suite à un article dans lequel elle dénonçait, en pleine période d'élection/ré-élection présidentielle, ...

Je suis plutôt conquis par le dernier film de Claire Denis, réalisatrice dont j'apprécie beaucoup le travail. Et si j'apprécie ses films c'est avant tout parce qu'ils sont troubles, ils ne disent pas tout tout de suite, ils mettent du temps à se révéler, ...