SOUS L'AILE DES ANGES

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A force de monter les films de Terrence Malick, A.J. Edwards a naturellement pris le pli du maître lorsqu’il s’est agi pour lui de passer à la réalisation. Ce n’est donc pas un hasard si on retrouve ici une cinéma immersif qui rappelle typiquement Tree of life ou A la merveille : narration non linéaire, caméra très mobile pour suivre les personnages, musique insistante, voix off, importance accordée à la nature. 

Pour son premier film, Edwards a choisi de raconter la jeunesse d’Abraham Lincoln, comment il a grandi à l’ombre de son père (Jason Clarke) dans l’Indiana, la maladie de sa mère (Britt Marlin) et l’arrivée dans la famille de sa remplaçante (Diane Kruger) qui a compris qu’Abraham était particulièrement éveillé et avait besoin d’une éducation adaptée. 

Le tout est évoqué de façon plus sensorielle que didactique, sans message à délivrer. Le film devrait plaire à tous ceux qui comptent le temps entre chaque nouveau film de Terrence Malick, lequel a participé et soutenu son élève en tant que producteur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VERS SA DESTINÉE (L'évocation des débuts d'Abraham Lincoln dans sa vie professionnelle d'avocat.) ou encore TREE OF LIFE (Même façon d'évoquer l'enfance de façon sensorielle et immersive.).

A.J. Edwards a travaillé pendant dix ans comme monteur et assistant-réalisateur pour Terrence Malick avant de passer à la réalisation avec Sous les ailes des anges. Malick a participé à la production, depuis la conception jusqu’à la constitution de l’équipe et de la distribution. Et il était toujours disponible pour des conseils ou du soutien. A.J. Edwards était attiré par l’aspect mystérieux parce qu’assez peu documenté de la partie de la vie de Lincoln qui couvre la quinzaine d’années qu’il a passées dans l’Indiana au contact de son père, un homme à la réputation difficile. 

Même si le film comporte quelques faits historiques (la mort de la mère biologique, l’arrivée d’une nouvelle femme pour la remplacer), Edwards cherche à établir un équilibre entre la vérité factuelle et la licence poétique, sachant que pour le cinéaste, la poésie était déjà dans l’histoire. Son approche délibérément sensorielle consiste non pas à décrire objectivement, mais à traduire ce que vivait Lincoln lorsqu’il labourait le champ, semait ou coupait du bois. Il s’agit de voir ce qu’il voyait, de ressentir ce qu’il ressentait. 

Une partie de cet effet est obtenu grâce au travail des décorateurs qui ont construit des décors et des environnements donnant l’impression d’être revenus deux siècles en arrière. La même chose s’applique aux costumes, qui permettaient aux acteurs de se fondre dans le moule de la vie de pionniers. Mais les interprètes trouvaient en eux-mêmes l’essence de leur personnage, comme Jason Clarke dont le père était berger. Pour la scène des bûches, il n’a même pas fait d’essai, il a fendu la bûche du premier coup, à la première prise. La voix off est tirée d’une interview, publiée en 1902 du cousin de Lincoln Dennis Hanks, alors âgé de 85 ans, par la journaliste Eleanor Atkinson. Ses mots sont reproduits mot pour mot et ils sont dits avec le vrai accent du Kentucky par le grand-père d’une des actrices, McKenzie Blankenship, qui joue Sally.

Simple en apparences — noir & blanc, une maison en bois, une forêt, un champ, peu de personnages — j'ai trouvé le film beau et touchant à plusieurs égards. J'ai aimé les saisons comme marqueur visuel des saisons qui passent. J'ai aimé qu'on puisse montrer des personnes ...

Pour rappel, je fais partie d'un ciné-club depuis presque un an. Sous l'aile des anges n'était pas prévu au départ dans la plaquette de présentation de la saison 2021-2022 de notre cycle "Histoire" et il a été rajouté pour la dernière séance de l'année ...

Pas tout à fait un OFNI (la forme est assez classique), mais pour le moins la curiosité de la semaine que ce film, qui a mis 8 ans (!) à arriver dans nos salles (dans une combinaison fort discrète, sans être tout à fait une sortie technique). Le sujet (l'enfance de Lincoln, ...