SOUDAIN, L'ÉTÉ DERNIER

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Monty Clift, chirurgien fragile et clairvoyant, tente de percer le secret d’une famille richissime en évitant d’opérer la plus névrosée d’entre tous. Mais la pression de l’entourage et l’argent promis pour la clinique, incitent à la lobotomie.

Tiré d’une pièce tourmentée de Tennessee Williams, mais y en a-t’il des sereines, « Soudain l’été dernier » (Suddenly last Summer) affronte le deuil, les secrets d’alcôve, et oppose la psychothérapie au bistouri dans un film magistralement orchestré par le grand Joseph L. Mankiewicz.

C’est, en 1959, un film où s’affrontent les monstres, personnages transcendés par des stars hollywoodiennes et où la vérité des êtres surgit comme dans une enquête policière. Outre Monty Clift, pour une fois dans le rôle du soignant, Elisabeth Taylor éblouissante, et Katherine Hepburn, glaçante, incarnent les deux autres côtés d’un triangle d’ombres.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver EQUUS (Parce que ce drame, également adapté d'une pièce de théâtre, traite lui aussi de la psychanalyse et de l'homosexualité.) ou encore LA CHATTE SUR UN TOIT BRÛLANT (Avant "Soudain l'été dernier", Elizabeth Taylor s'était déjà plongée dans l'univers trouble de Tennessee Williams, dans ce film où elle partageait la vedette avec Paul Newman.).

La pièce de Tennessee Williams a été créée en 1958 à New York . Patricia Neal qui avait inauguré sur scène le rôle de Catherine était certaine de jouer dans le film. Mais Taylor survint à son grand désarroi. Tennessee Williams, l’auteur, détesta l’adaptation de son texte et, plus tard, c’est Mankiewicz qui se plaignit que la pièce ait été mal construite. Peter O’Toole fit un essai pour jouer le chirurgien qui, aux dires des contemporains, s’avéra désastreux. Sam Spiegel, le producteur jura de ne plus jamais travailler avec lui. Ça ne l’empêchera, heureusement pas, de l’embaucher pour Lawrence d’Arabie (1962).

Liz Taylor, à l’époque sortait de la MGM toute auréolée de son statut de star plébiscitée dès l’enfance. Ce n’est pas le cas de Clift, considéré par Hollywood comme à risque, en raison de son alcoolisme et son addiction à de nombreuses substances. Mais Taylor exigea son ami (depuis « Une place au soleil » 1951 de Georges Stevens ) sur le film, faute de quoi elle ne l’aurait pas tourné. Hepburn sera excédée par les précautions prises par Sam Spiegel le producteur et Mankiewicz lui-même pour protéger Monty, considéré comme une petite chose vulnérable.

Dans la rivalité de ces dames Taylor va impressionner tout le monde dans son fameux monologue qu’elle achève en larmes. Elle vient de perdre son mari le producteur Mike Todd et se sert de ce moment de deuil pour livrer une incroyable performance. Ce sera sa seule prise. Hepburn ne sera pas en reste, songeant à Spencer Tracy son amant de longue date, à l’époque en très mauvaise santé pour avoir, lui aussi, tiré le diable par la queue toute sa vie. La star vieillissante détestera tout le monde sur le plateau, en particulier la direction de Mankiewicz qu’elle jugeait ridicule. Il faut dire qu’il avait refusé tout maquillage et demandé une lumière naturelle. A l’arrivée, et malgré toutes ces mauvaises vibrations, le film fut un succès, imputé par le scénariste Gore Vidal, à la virulence d’un critique qui dénonçait viols, inceste, homosexualité et cannibalisme pour un film de dégénéré. Du coup les gens s’y ruèrent.

Une jeune femme en proie à ses démons, traumatisée après un choc violent ; un neurochirurgien adepte de psychologie qui se laisse aller à un jeu dangereux avec sa patiente ; une tante trop manipulatrice pour être honnête ; un entourage sans scrupules... Et ce fameux Sebastian, ...

Le film adapté d'une pièce célèbre de Tennessee Williams se concentre autour d'un sujet complexe et terriblement audacieux : le désir incestueux d'une mère pour son fils Sebastian mort dans des circonstances mystérieuses et tragiques en Europe. Violet Venable, verbe haut, ...

On a souvent considéré comme théâtral le cinéma de Mankiewicz, du fait de l’importance qu’il accorde aux dialogues, très écrits et constitutifs de la chair même de ses films. Confronter cet auteur au dramaturge Tennessee Williams est donc organiser une rencontre au ...