SAGE FEMME

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Dans Sage femme de Martin Provost, deux reines du cinéma français qui engrangent régulièrement les millions de spectateurs et glanent de nombreux trophées, se donnent la réplique pour la première fois. Et elles ont de surcroît le même prénom : Catherine. Frot et Deneuve. Deux styles de comédiennes, deux voix, deux physiques, deux tempéraments que tout oppose. Et qui sont réunies autour d’une comédie dramatique qui met l’humain en avant. 

Ici, Claire est une sage-femme droite et honnête, qui a élevée seule son fils étudiant en médecine. Mais elle retrouve sur son chemin Béatrice, l’ancienne maîtresse de son père aujourd’hui décédé et qui est son exacte opposée : fantasque et brûlant sa vie de toutes parts. Mais Béatrice est mourante. Et si Claire ne la porte pas dans son cœur à cause d’un passé mal cicatrisé, elle va rester à ses côtés. 

Les caractères différents qui finissent par devenir compatibles, l’amitié qui surgit de la haine, font partie des recettes récurrentes du cinéma. Sage femme n’y fait pas exception, mais tout se fait par petites touches, progressivement. L’indomptable Béatrice, toute de panthère vêtue, finit par apprivoiser Claire, l’irréductible. Et plutôt qu’un film qui parlerait de la mort, c’est ici de la vie qu’il s’agit. A travers sa mort prochaine, Béatrice apprend à Claire à vivre vraiment. Sage femme devient ainsi une leçon optimiste sur l’existence.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES COMBATTANTS (Pour ces deux protagonistes que tout oppose et qui vont finir par s'apprivoiser dans l'adversité.) ou encore BLUE JASMINE (Pour ces deux soeurs obligées de cohabiter l'une avec l'autre alors qu'elles sont si différentes.).

Sage femme est en effet un film sur la vie. Il commence d’ailleurs par une naissance, dans des conditions réelles. Tous les accouchements qui jalonnent le film sont vrais et Catherine Frot a suivi une formation pour acquérir les gestes des sages-femmes et participé à toutes ces naissances. Six bébés sont ainsi nés pendant le tournage du film. 

Un monde auquel personne n’a le droit d’assister et qui devient offert au public, tant Martin Provost voulait rendre hommage au métier de sage-femme et surtout saluer celle d’entre elles qui l’a sauvé à sa propre naissance. Une manière de mettre en lumière une profession souvent restée dans l’ombre et peu abordée au cinéma. 

Si comme dans chacun de ces films ce sont les femmes qui sont mises en avant, on se souvient notamment de Séraphine, Violette ou Le Ventre de Violette, deux hommes parviennent ici à sortir du lot : Olivier Gourmet en routier sympathique et chaleureux qui permettra de redonner foi en l’amour à Claire et Quentin Dolmaire, révélé dans Trois souvenirs de ma jeunesse de Desplechin qui trouve ici un de ses premiers rôles après sa nomination au César du Meilleur espoir masculin en 2016.

J'y allais prudemment, comme dans tout film français jouant sur ses têtes d'affiche... ça s'accompagne tellement souvent d'un scénario mince comme du papier bible et de numéros d'acteurs parfaitement caricaturaux que je ne me lance jamais le cœur léger. Finalement, mes ...

Claire (Catherine Frot), sage-femme, est à un tournant de sa vie : la clinique où elle exerce va fermer, son fils Vincent est en âge de quitter le foyer … et voilà que le passé réapparaît sous les traits de Béatrice (Catherine Deneuve). Béatrice fut autrefois la maîtresse ...

Comédie dramatique académique dans sa mise en scène, mais souvent brillante dans son écriture, Sage Femme orchestre surtout la rencontre de deux actrices majuscules du cinéma français que Martin Provost a la bonne idée de rassembler pour la première fois. Les Catoche construisent ...