RUSTY JAMES

en VOD

Tulsa, dans l’état de l’Oklahoma. Rusty James est le frère cadet de Motorcycle Boy, chef de bande, légende locale, qui est parti en voyage depuis trois mois. Rusty rêve de prendre sa succession mais fait-il le poids ? Lui, en est persuadé.

Il boit, joue au billard pour gagner de l’argent et évolue dans ce milieu urbain où vivent ces jeunes de condition modeste qui, comme lui, traînent dans les rues et se battent pour des territoires. Beau gosse, il plait à Patty, une jeune et ravissante étudiante qui vit dans un milieu différent du sien.

Un soir, une violente rixe oppose Rusty James à un chef de bande. Il se fait méchamment castagner et va sans doute y rester quand son frère, Motorcycle Boy le sauve in extremis. Il est de retour après trois mois d’absence mais il a beaucoup changé. Être chef de bande ne l’intéresse plus et il veut convaincre son cadet à s’émanciper… 13ème film de Francis Ford Coppola, Rusty James est le digne héritage de La fureur de vivre de Nicolas Ray sorti vingt-huit ans plus tôt.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA FUREUR DE VIVRE DE NICOLAS RAY (1955) (Le combat au couteau ou les courses dangereuses sont les moyens auxquels les ados des années cinquante ont recours pour affirmer leur virilité.) ou encore OUTSIDERS DE FRANCIS F. COPPOLA (1983) (Coppola s'intéresse avant Rusty James aux adolescents qui pensent régler leurs problèmes de territorialité et de classe sociale par la bagarre.).

En 1981, Coppola produit et réalise pour un budget de vingt-six millions de dollars Coup de cœur qui, malgré les qualités du film, s’avère être un échec commercial. Zoetrope, sa société de production est au bord de la faillite. Obligé de se retourner vers des sujets plus modestes il décide de produire et de réaliser Outsiders, un film sur des jeunes des années 60 qui appartiennent à des bandes rivales et qui s’affrontent en permanence.

Le scénario est tiré d’un roman de Susan Heloise Hinton et Coppola va faire sa connaissance. Peu après le tournage, ils vont adapter ensemble un autre roman de l’auteure : Rumble fish, Rusty James pour son titre français.

Coppola décide de le tourner à Tulsa, comme le précédent et reprend quasiment la même équipe technique et une partie de son casting dont Matt Dillon pour le personnage principal ainsi que Tom Waits et Diane Lane. Il caste également de nouveau sa fille, Sofia Coppola, qui interprète ici la petite sœur de Patty. Sofia qui deviendra plus tard une réalisatrice respectée.  Citons, par exemple, Lost in translation en 2003 qui lui vaudra entre autre l’Oscar du meilleur scénario. Tout cela pour dire que Coppola aime travailler en famille. D’ailleurs, le thème du frère qui admire son aîné au point de vouloir lui ressembler l’a particulièrement touché, lui qui voue une admiration sans borne pour son frère aîné, August, qui lui a fait découvrir la littérature et le cinéma. August Coppola était un universitaire particulièrement érudit et Francis Ford Coppola avouait qu’il se sentait vivre dans l’ombre de ce dernier. Tourner Rusty James fut donc une façon d’effacer ce complexe tout en rendant hommage à ce frère qu’il adorait. D’où la dédicace en fin de film : «Ce film est dédié à mon frère aîné, August Coppola, mon premier et mon meilleur professeur ».   

SPOIL https://www.youtube.com/watch?v=oBmXGZbBq8I Il lorgnait son grand frère, son modèle à moto Enfui en plein brouillard, avec de nouveaux idéaux Sa moto qui lui avait apporté son surnom "Motorcycle Boy" dans toute la région. Jamais couleur ne voyait, jamais la voix ...

Après Coup de Cœur, expérimentation kitchissime et Outsiders, première incursion du côté de la jeunesse désœuvrée, j’attendais le pire de Rumble Fish. Long clip à la plastique parfaite, d’un superbe noir et blanc, le film exhibe dès le départ ses prétentions esthétisantes, ...

Après une longue discussion ayant pour thèmes les Parrains que je venais de découvrir et mon admiration pour le Mickey Rourke des années 80, magnifique dans Angel Heart, on me conseilla Rusty James, sous son titre VO « Rumble Fish ». Rendez-vous pris, donc, avec ce métrage ...