RENDEZ-VOUS DE JUILLET

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Lucien veut partir en Afrique pour un grand projet d’ethnologie. Il en pince pour Christine, une jeune et jolie apprentie actrice dont le charme fait craquer le metteur en scène d’une pièce de théâtre. Thérèse est un peu envieuse du succès de son amie, mais elle est heureuse aux bras de son homme, trompettiste dans un jazzband de St Germain des Près. Nous sommes à Paris, pendant l’été 1949 et quand on a 20 ans, on respire la liberté à plein poumons.

Le virevoltant Rendez-vous de Juillet, signé de Jacques Becker et interprété par de jeunes comédiens alors inconnus, croque une époque et une jeunesse avec une précision incroyable et d’une manière si fraîche, si naturelle et si libre, qu’on dit souvent qu’il est l’une des inspirations principales de la Nouvelle Vague. C’est un joyau du cinéma français.

Rendez-vous de juillet, sorti en 1949, a été restauré par Gaumont et a été présenté à Cannes Classics en 2016 dans une version flambant neuve. Une version que vous propose à son tour FilmoTV et qui rend à ce chef-d’œuvre du cinéma d’après-guerre son cachet d’autrefois.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES JEUX DE L'AMOUR (Parce que Jean-Pierre Cassel y traverse Paris avec la même désinvolture que Daniel Gélin dans "Rendez-vous de juillet".) ou encore LES TRICHEURS (Vétéran du cinéma français, Marcel Carné s’intéresse lui aussi à la jeunesse, nous plongeant dans le Saint-Germain-des-Près des années 1950.).

Jacques Becker s’était adjoint les services d’un assistant réalisation de choix sur Rendez-vous de Juillet : Marcel Camus. Huit ans plus tard, ce dernier deviendra lui-même metteur en scène, et son Orfeu Negro, sorti en 1959, raflera une Palme d’Or à Cannes et l’Oscar du meilleur film étranger. C’est en assistant un grand cinéaste que Jacques Becker avait pu lui aussi passer à la réalisation puisque dans les années 30, il était lui-même l’assistant de Jean Renoir, sur notamment Boudu sauvé des eaux ou La Grande Illusion.

Rendez-vous de juillet révèle au grand public (à 1,8 millions de spectateurs pour être exact) des comédiens débutants, comme Daniel Gélin qui, à l’époque, n’a que 28 ans. Ce n’est pas son premier rôle mais c’est la première fois qu’il obtient un personnage si important dans un film qui a autant de succès. Dans les années 50, il sera l’un des acteurs les plus importants du cinéma français et il jouera même en 1956 sous la direction d’Alfred Hitchcock dans L’Homme qui en savait trop. Le grand Hitch’ a pioché une autre révélation de Rendez-vous de juillet pour le casting de La Main au collet, cette fois : en 1954, c’était Brigitte Auber (Thérèse dans le film) qui avait l’insigne honneur de travailler pour le maître du suspense.

Le site du Festival Lumière nous rappelle à juste titre que l’expédition que prépare Lucien dans le film n’est pas une invention de Becker. Lucien est en fait une version fictionnelle d’un certain Noël Ballif qui est vraiment parti en Afrique dans un but ethnologique, et que Jacques Becker a rencontré dans une cave de St Germain des Prés. Il n’était pas seul : Ballif était parti en Afrique avec son comparse Francis Mazière qui, lui, a obtenu un petit rôle dans le film.

Il y a des films qui symbolisent parfaitement leur époque, et Rendez-vous de Juillet est de ceux-là ; la jeunesse au sortir de la guerre, l'amour, la rébellion contre l'autorité parentale, les rêves, tout cela à Saint-Germain-des-Près. Il n'y a pas vraiment d'histoires, ...

La scène d’ouverture de Rendez-vous de juillet est une fausse piste intéressante : diner compassé dans la bourgeoisie parisienne, il semble reprendre l’esthétique du panoramique familial exploité dans Goupi Mains Rouges et le transposer dans une nouvelle classe sociale. ...

Bien avant "Rebel Without a Cause", l'un des premiers teen movies de l'histoire du cinéma est français, œuvre de Jacques Becker qui signe cette chronique sur la jeunesse parisienne privilégiée, dans le Saint-Germain-des-Près de l'après-guerre. Après s'être intéressé ...