RED EAGLE

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A Bangkok dans un futur proche, alors que la corruption gangrène la classe politique et que le gouvernement s’en prend à des militants  antinucléaires, un insaisissable justicier masqué élimine les pourris en tous genres, et signe ses actions de sa carte de visite, Red Eagle, l’aigle rouge.

En Thaïlande, depuis des années, ce personnage de Red Eagle est un superhéros extrêmement populaire de la stature d’un Batman. Il est né dans les années 1950 sous la plume de Sek Dusit, un auteur thai. Après avoir écrit des dizaines d’aventures, le romancier avait choisi de raconter les exploits d’autres héros, mais, face aux demandes incessantes de ses lecteurs, il a dû se remettre à imaginer de nouveaux volumes avec Red Eagle.

Réalisée en 2010, cette adaptation est l’œuvre d’un des cinéastes thaïs les plus en vue, Wisit Sasanatieng,  qui, passe au cinéma d’action après avoir signé The Unseeable, un film d’épouvante. Dopée par des séquences d’action très rythmées et nourries d’effets spéciaux numériques, sa version assaisonne des combats violents d’une pointe d’humour. Pour le rôle-titre, le cinéaste a choisi Ananda Everingham, une star du cinéma thaïlandais ravie d’interpréter ce rôle mythique. Sauf que le comédien n’imaginait pas que le tournage serait aussi chaud pour lui. Il raconte qu’à courir à droite et à gauche dans la chaleur de Bangkok vêtu d’une combinaison en caoutchouc épaisse d’un centimètre, il avait l’impression d’avoir un sauna portable sur lui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SPIDER-MAN (Les aventures d'un autre superhéros au service de la justice.) ou encore INSEE TONG (GOLDEN EAGLE) (Ce film thai de 1970 est le dernier de la série de productions dans lesquelles Mitr Chaibancha tient le rôle de Red Eagle).

Le réalisateur Wisit Sasanatieng est un des noms les plus marquants du cinéma thaï. Il s’est d’abord fait remarquer par le style innovant des pubs qu’il a signées après ses études une prestigieuse école d’arts de Bangkok. A la fin des années 90, il a cosigné les scénarios de deux des plus grands succès du cinéma de son pays. Et en 2000, en passant derrière la caméra avec Les Larmes du Tigre Noir, il est devenu le premier réalisateur thaï à concourir en Sélection officielle au Festival de Cannes quelques mois plus tard. Citizen dog, sa réalisation suivante, sera primée au festival du cinéma asiatique de Deauville.

Red Eagle est son quatrième long métrage, mais les aventures du personnage mythique avaient déjà été portées à l’écran en Thaïlande. La première adaptation, tournée à la fin des années 50, avait connu un véritable triomphe. Le rôle du superhéros était tenu par Mitr Chaibancha, une superstar locale très populaire, qui allait incarner le justicier dans plusieurs autres films. Mais en octobre 1970, à Pattaya, sur le tournage de la dernière scène d’une aventure de Red Eagle, Chaibancha trouva la mort en chutant d’une échelle suspendue à un  hélicoptère.

Le réalisateur Wisit Sasanatieng avait sept ans en 1970. Et, pendant des années, il a attendu, comme bien d’autres Thaïs, le retour de Red Eagle sur grand écran, comme l’annonçaient des rumeurs de temps à autre. Avec ce film, il réalise un véritable rêve d’enfance.

Mais depuis les années 70 les films de superhéros ont bien changé. Il fallait moderniser ces aventures et les adapter au monde et au cinéma d’aujourd’hui. Design, histoire… tout a donc été actualisé dans cette version. Sek Dusit, le créateur de Red Eagle, qui avait donné carte blanche à Wisit Sasanatieng pour faire évoluer le personnage a d’ailleurs été très satisfait du travail accompli.

Et, pour le réalisateur, ce film d’action est aussi une arme sociale à sa manière. "Comme je ne peux ni atteindre, ni faire traduire en justice tous les corrompus qui nuisent à la société thaïe, déclare-t-il,  j’ai voulu les anéantir dans mon univers cinématographique." Un règlement de comptes souvent très violent, ponctué de gags quasi surréalistes, comme cette tête tranchée qui roule à terre avec la cigarette encore entre les lèvres tandis qu’un sous-titre vient nous rappeler que "fumer tue".

Eh bien écouté, voilà un très bon film, certes bourré de cliché (amour, secret, politique, gentil, méchant) mais c'est comme pour un blockbuster, on regarde pas pour ça. De la castagne et des belles chorégraphie. Je le conseille aux amateurs du domaine! ...