PULSION

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Le SEGP, Syndrome d’Excitation  Génitale Persistante, qui  touche quelques milliers d’hommes et de femme à travers le monde, peut justifier un début d’intrigue de film porno. C’est ce qu’à compris Ovidie, ex-hardeuse devenue une formidable réalisatrice saisissant habilement avec sa caméra les pulsions sexuelles avouables ou inavouables. Voir son très amusant et décomplexé Pulsion ou les protagonistes,  tous dépassés par leurs perversions sexuelle, passent une semaine à la campagne en compagnie d’un médecin psychiatre pour se débarrasser de leurs trop plein de libido cochonne.

Tourné à la façon des pornos français des années 70 où les scènes de comédie sont aussi dosées que les scènes de sexe,  Pulsion caractérise avec humour une galerie de personnages engoncés dans leur délires de sens : une femme atteinte de SEGP qui ne peut s’empêcher de se masturber en boucle,  une homme qui ne trouve l’excitation que si sa moitié est prise par un autre, une fille accroc aux réseaux sociaux et bien d’autres encore. Avec au casting la crème des hardeurs et hardeuses du moment comme  Tiffany Doll, Emy Russo,  Pascal Saint James, Julie Valmont, Bruno SX, Titoff ou la tonifiante Liza Del Sierra.

Ovidie en profite au passage pour s’essayer à quelques séquences frappadingues dont l'une,  filmée de nuit à la Blair Witch Project, montre un triolisme dégingandé ou les corps en mouvement son éclairés à la lampe de poche.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MALICE IN LALALAND (Hommage détourné et pervers d'"Alice au pays des merveilles" avec la sublime Sasha Grey.) ou encore PULSIONS (Classique du thriller psychotique signé Brian De Palma avec Michael Caine en psychanalyste ambigu.).

Evoluant avec une aisance remarquable au beau milieu de toutes ces pénétrations aussi amusantes que bigarrées dans le rôle d’un psychothérapeute un peu cinglé qui finit le film en bas résille et avec un regard halluciné, Christophe Bier est un personnage hors norme. 

Acteur (on peut le voir comme un digne descendant de Roland Armontel ou de Pierre Palau, ces excentriques du cinéma français des années 30/40), essayiste, cinéphage, spécialiste des nanars gaulois les plus obscurs, auteur de pièces radiophoniques, second rôle attitré dans les films de Jean-Pierre Mocky et dans des longs métrages d’horreur amateurs de Norbert Moutier (comme le Syndrome Edgar Poe), réalisateur de documentaires inattendus consacrés aux nains au cinéma, à l’acteur au physique Nosferatien  Daniel Emilfork ou au producteur de films érotiques européens Edward C Dietrich, Christophe Bier est aussi le concepteur d’un formidable ouvrage. Peut être le plus indispensable écrit depuis “la Bible” et “Le Nécronomicon”. A savoir “le dictionnaire des films érotiques et pornographiques français tournés en 16 et en 35 mm”. 

Un bouquin de 1194 pages retraçant – avec fiche technique complète, résumé et critique -  1813 films cochons qui ont fait la gloire de l’autre cinéma français, celui honni ou bafoué par la critique lambda pendant des décennies.