PROBLEMOS

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Imaginez une seconde que la quasi totalité de l’Humanité ait disparu, à l’exception d’une poignée de survivants, rassemblés dans une communauté en pleine nature… C’est le postulat de départ du film d’Eric Judor que vous allez maintenant découvrir.

Le réalisateur est également l’acteur principal et le coauteur de cette farce apocalyptique qui imagine comment deux bobos parisiens passant voir des amis zadistes à la campagne vont se retrouver face aux effets d’une pandémie ayant apparemment décimé le reste de la population…

Réapprendre à vivre sans les autres, continuer à vivre en fonction ou contre des règles qui n’ont plus lieu d’être, envisager des lendemains de plus en plus incertains : au-delà de la comédie souvent irrésistible et absurde, Problemos pose la question du modèle sociétal dans lequel nous vivons  et de la manière dont il pourrait, ou pas, résister à un cataclysme…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ZOMBIELAND (On se retrouve parfois fort dépourvu une fois la catastrophe venue : pandémie ou virus, chacun fait face comme il peut !) ou encore SEULS (Quand le reste de l'humanité semble avoir disparu, les survivants doivent affronter ce qui reste du monde...).

Si vous avez attentivement jeté un œil, voire deux ça aide, au générique de fin, vous aurez remarqué que Problemos est un travail d’équipe. Eric Judor est un habitué de l’exercice : en 2008, c’est avec son complice Ramzy Bédia qu’il signe la mise en scène du film Seul two, même si c’est tout seul qu’il s’attellera à celle de La tour de contrôle infernale en 2016. Cette fois, il est de nouveau en solo mais côté scénario, il s’est adjoint les services de deux compères : Noé Debré et Blanche Gardin, présentés l’un à l’autre par Jacques Audiard, pour lequel Debré avait travaillé sur le script de Dheepan, palme d’Or 2015 au festival de Cannes. Blanche Gardin elle est une comédienne révélée par le Jamel Comedy Club puis la série Working girls, dont les talents d’auteur ont été remarqués sur le programme court Parents mode d’emploi sur France 2 et bien entendu sur scène où son one-woman show Je parle toute seule a été une des sensations de la saison 2016/2017.

Une bonne dose de talents réunis donc pour un film qu’Eric Judor a eu bien du mal à monter. Tout était prêt dès 2016 mais l’échec cinglant de La tour 2 contrôle infernale cette année-là a refroidi les investisseurs, obligeant l’équipe à patienter quelques longs mois… Pourtant, le principe de base de l’histoire est diablement excitant : suivre le quotidien d’une communauté obligée de survivre après une catastrophe réserve généralement de bons moments de cinéma. Dans le registre de la comédie, Bienvenue à Zombieland avec Woody Harrelson, Jesse Eisenberg est une sorte de modèle du genre.

Mais la plupart du temps, c’est dans la case science-fiction à grand spectacle que les producteurs rangent ce style d’histoire. Je suis une légende avec Will Smith, Les fils de l’homme d’Alfonso Cuaron avec Clive Owen, 28 jours plus tard de Danny Boyle, sans parler des sagas Resident evil, Hunger games et bien entendu celle de Mad Max par laquelle tout a commencé après avoir fini…

Victor (Eric Judor) se voit contraint par sa femme (Célia Rosich) d’aller passer 3 jours avec elle et leur fille dans une ZAD dirigée par son ancien professeur de yoga (Michel Nabokov). Mais alors qu’ils vivent là, coupés du monde, ils découvrent qu’une terrible pandémie ...

Un film qui sort à point nommé. Pour les déçus du dernier Judor et "La tour 2 contrôle", c'est LA séance de rattrapage même si à mon sens, ce n'est pas forcément destiné à un public de tout jeune. Il ne s'agit ni d'une leçon de morale, ni d'un discours bien-pensant ...

Et ben je me suis bien poilé ! En plus je savais rien de l'intrigue (ou alors j'avais tout oublié en lançant le film), j'ai donc été surpris de la direction prise. Le scénario manque clairement d'une structure solide : on suit l'intrigue comme s'il s'agissait d'une série ...