PRIMAIRE

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Depuis le succès en 1933 de Zéro de conduite de Jean Vigo, les films qui choisissent l’école comme terrain d’observation, sont devenus une sorte de spécificité française. Il y a quelques années, elle a conduit par exemple Laurent Cantet, à décrocher la Palme d’or pour son film Entre les murs.

Le long métrage que vous vous apprêtez à découvrir, Primaire, nous entraine de nos jours dans une classe où se joue le destin d’une jeune enseignante, autant que celui de l'enfant en difficulté pour lequel elle va se dévouer corps et âme. Sara Forestier trouve là encore un de ses meilleurs rôles.

Le point de départ de la réalisatrice Hélène Angel ce fut l’émotion qu’elle ressentit quand son fils quitta son école, à la fin du CM2. "Moi je pleurais parce que c’était la fin de l’enfance, et lui il était excité par la vie qui s’ouvrait devant lui !" Hélène Angel réalisait à quel point l’école marquait nos vies, d’enfants et de parents, avec des étapes initiatiques.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ENTRE LES MURS (Une autre vision du métier de professeur, dans la France des années 2000.) ou encore ESPRITS REBELLES (Ou Hollywood analysait les difficultés du corps enseignant.).

Quel aurait été le résultat si le personnage principal avait été un instituteur et non une institutrice ? La réalisatrice l’avait en effet envisagé un moment, jusqu’à faire la rencontre de Sara Forestier.  Hélène Angel a eu aussitôt un « coup de foudre » dit-elle pour la comédienne qu’elle qualifie « d’animal sauvage » !  Après avoir vu ce film, difficile il est vrai de ne pas lui donner raison. L’actrice révélée par L’esquive a passé plusieurs semaines immergée dans une classe de CM2 afin d’en saisir toute l’ambiance et d’en visualiser les enjeux.

Dans la phase préparatoire à l’écriture, Hélène Angel, ancienne élève de la FEMIS, a passé deux ans à se faire toute petite au fond de différentes classes, afin de comprendre et d’appréhender le métier d’enseignant de l'intérieur. Au moment de le retranscrire par l’image, la réalisatrice a souhaité travailler avec Yves Angelo, l’un de nos directeurs de la photo les plus réputés, auréolé de trois César. Ensemble, ils ont opté pour une rigueur classique, sans effet, en privilégiant une caméra fixe, pour que la vie des personnages "vienne de l’intérieur du cadre" a expliqué le chef-opérateur.

Cette "vie" justement, doit beaucoup également à la personnalité du personnage de Charlie incarné par la petite Hannah Brunt, une enfant autiste. Ses parents et ses éducateurs ont accepté qu’elle joue dans le film parce qu’ils pensaient que cela pouvait lui être bénéfique. "Ce principe de réciprocité, c’était un contrat moral important pour moi" explique la réalisatrice. Primaire est son cinquième long métrage de fiction, dix-huit ans après sa première réalisation, Peau d’homme, cœur de bête qui avait reçu Le Léopard d’or du Festival de Locarno.

Ce film parle de mon métier, de ce métier si particulier qui prend tant de place dans ma vie depuis trois ans. Et c'était un coup de cœur ! Dés la première scène on plonge dans la classe et je m'y suis complétement reconnu. La différence c'est que les rire intérieur ...

Tout, dans cette neuvième réalisation d’Hélène Angel, se donne sans fard : le thème, clairement posé par le titre, « Primaire » ; on verra en effet ce qui se joue dans une école primaire ; l’actrice principale, Sara Forestier, magnifique une fois de plus, portant le ...

Sporadiquement des films prenant le cadre scolaire nous parviennent sur les écrans, surtout des productions françaises, mais aussi quelques productions étrangères (« Esprits rebelles » pour les Etats-Unis, « Le Disciple » pour la Russie ou « L’Ennemi de la classe » ...