PARADISE BEACH

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La fiction adore les braquages, surtout ceux qui tournent mal. Vous n’avez qu’à demander à Michael Mann ou Sidney Lumet. En France, les ambassadeurs du genre s’appellent Florent Siri, réalisateur de Nid de Guêpes ou Xavier Durringer.  

Plus de 20 ans après J’irai au paradis car l’enfer est ici, Durringer reprend les armes et filme l’arrestation de Mehdi en plein braquage, pendant que ses copains s’en tirent avec le fric. 15 ans de prison plus tard, Mehdi les rejoint en Thaïlande pour récupérer sa part.

Sauf qu’il n’y a plus d’argent. Sami Bouajila, Kool Shen, Seth Gueko et Hubert Koundé musclent leur jeu dans l’exotique Paradise Beach, entre drame et action. On vous prévient, niveau langage fleuri, c’est pas tout le temps du Molière.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HEAT (Le film de braquage ultime est signé Michael Mann.) ou encore PATTAYA (Des Français en Thaïlande, en version comédie, signée Franck Gastambide).

La présence de Hubert Koundé est plus que notable car après avoir été révélé par Matthieu Kassovitz dans Métisse et La Haine dans les années 90, et avoir été nommé au César du meilleur espoir masculin, l’acteur s’est fait très discret, contrairement à Vincent Cassel ou à Saïd Taghmaoui, ses deux partenaires de La Haine. Au début des années 2000, on l’a vu chez Anne Fontaine dans Comment j’ai tué mon père ou chez Fernando Meirelles dans The Constant Gardener mais c’est davantage à la télé qu’il a mené sa carrière, notamment dans Pigalle la nuit ou Braquo. Mais dans les pages du Parisien, il avoue lui même que le cinéma français n’est pas favorable aux acteurs noirs… Fin des années 2010, il fait un grand retour au cinéma avec Gangsterdam, face à Kev Adams, et ici dans Paradise Beach.

Si Xavier Durringer s’intéresse tant au grand banditisme, c’est suite à sa rencontre, dans les années 80, avec Jean Miez, avec qui il a coécrit Paradise Beach. « De par son passé d’ex-gangster et d’ex-taulard, dit Durringer dans le dossier de presse, Jean véhicule des histoires et des connaissances dignes de tragédies shakespeariennes… En Thaïlande, où j’ai travaillé sur trois films déjà, je me suis aperçu que les truands, nés dans les 80’s ou 90’s, regroupés dans le sud vers Pataya, Phuket ou Bangkok, avaient changé. Les Corses, les Marseillais, la banlieue sud, c’est fini. Désormais, les truands roulent en T-Max, le crâne rasé et la barbe bien taillée, en short et en tongs… et avec un calibre ! »

Seth Gueko, qui joue Zak, est un rappeur français qui vit à Phuket et gère un bar. Dans ses chansons aux paroles sulfureuses, il cite souvent les criminels français. Et il a repris des dialogues des films de Durringer dans les paroles de certaines de ses chansons. Il explique : « Je suis un fan de Lady Bar 1 et 2, les téléfilms que Xavier a tournés en Thaïlande, et quand je revenais en France, je les matais en boucle pour combler mon mal du pays. Je connais les dialogues par cœur ! Ça me faisait patienter jusqu’à mon prochain voyage. »

Oui, un skout qui devrait réduire au silence les critiques acides se cachant derrière un semblant d'intelligence. Ce film se laisse très bien regarder. Pour moi le temps est bien passé et je trouve que dans l'ensemble même si je n'aime pas trop être généraliste, les jeux ...