OUVERT LA NUIT

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Un théâtre en faillite. Un spectacle japonais trop pointu. Un singe en goguette. Une virée nocturne dans Paris… Pris séparément, les ingrédients du film de et avec Edouard Baer semblent aussi compliqués que ceux d’un cocktail trop exotique. Et pourtant, à l’arrivée, le breuvage… pardon, le film est délicieux !

Ouvert la nuit c’est la mésaventure de Luigi, patron-artiste embringué dans une pièce qui peut le mettre définitivement sur la paille mais à laquelle il va s’accrocher coûte que coûte et en l’occurrence, l’addition sera salée… Question de fierté ? D’aveuglement ? De folie ? Sans doute un peu des trois mais le film raconte avant tout l’attachement à ce qu’on appelle pompeusement le spectacle vivant, autrement dit la nécessité de préserver l’expression sincère des artistes (même ou surtout s’ils nous semblent fous ou dérangeants), en dehors des grosses machineries bien huilées, plus rassurantes et plus rentables...

Plus qu’un film, c’est un manifeste que vous allez maintenant découvrir !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BOSTELLA (Et si Edouard Baer avait besoin de l'urgence pour trouver des raisons à continuer d'avancer ? Ses deux films tendent à le prouver de manière irrésistible !) ou encore HUIT ET DEMI (Fellini / Baer même combat ? La nuit va en tout cas offrir à ces cinéastes à la croisée des chemins de nouvelles voies d'inspiration...).

Alors oui, Edouard Baer incarne parfois, jusqu’à la caricature épuisante, le dandy rive-gauche, portant beau le smoking savamment froissé et le verbe imparable d’une fin de cocktail chez l’ambassadeur. Mais ce qui peut agacer est aussi diablement séduisant et surtout porté par un talent incontestable.

Ouvert la nuit n’est que le 3e film en près de 20 ans de ce personnage singulier qui trimballe depuis les années 90 sa longue silhouette sur petit et grand écran, à la radio ou sur scène. Impossible de le résumer vraiment et encore moins de le cerner. Voilà un acteur capable de déclamer les dialogues alambiqués de Bertrand Blier dans Combien tu m’aimes ? et de se lancer dans une poursuite en tacot dans Les brigades du tigre. Un comédien qui explore l’univers tourmenté de Claude Chabrol tout en se coiffant des tresses et du casque d’Astérix. Edouard Baer cultive avec une fausse désinvolture et un détachement tout aussi travaillé son personnage de saltimbanque échappé d’un film de Fellini.

Logique donc que ses propres films reflètent ce qu’il est vraiment, à la manière d’un miroir à peine déformant… La Bostella en 1999 était un point de départ en forme de conclusion. Comprenez que Baer et sa bande concluaient au cinéma une aventure télévisuelle entamée avec la rubrique phare « Le centre de visionnage » dans l’émission « Nulle part ailleurs » sur Canal +. Le long métrage suivait l’été mouvementé d’une équipe de télé, tentant vainement de trouver l’inspiration pour une nouvelle saison… Fiction ou réalité ? Sans doute un peu des deux ! En 2005, Akoibon naviguait sur le même ton entre thriller et quête existentielle en posant la question de la place de l’acteur… Objectif ambitieux ni totalement atteint ni complètement raté qui laissa cependant le grand public sur le bord du chemin ! Et voici donc Ouvert la nuit que vous venez de regarder. En douze ans, Baer a peaufiné sa mise en scène et son écriture, donnant sans doute vraiment pour la première fois la sensation d’un projet construit, abouti. A moins qu’il ne s’agisse encore d’un de ses tours…

Honnête comédie d'Edouard Baer, très honnête. Sans prétention, Monsieur Baer nous ballade avec sa joyeuse galerie de personnages. Une sympathique ballade avec des comédiens contents de jouer ensemble, et c'est déjà beaucoup ! ...

Ce film dédié à Jean-François Bizot montre les errances nocturnes de Luigi (Edouard Baer lui-même) dans Paris. Luigi est directeur de théâtre et à la veille de la première d'un spectacle, il doit faire face à la grève des employés. Errances nocturnes dans un Paris de ...

Ce n’est un secret pour personne : Edouard Baer se contente, depuis qu’il est apparu sur les ondes de Nova il y a plus de 20 ans, d’être lui-même, sachant pertinemment que son charme sa capacité à broder des phrases sur le néant suffiront à le faire briller. L’improvisation, ...