OUTRAGES

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Sorti en 1989 Outrages est le 15e film du cinéaste américain Brian De Palma né en 1940 et qui accède à la reconnaissance en 1973 avec son 5e long-métrage Sœurs de Sang, le premier d’une série de thrillers et films fantastiques comme Phantom of the Paradise, Carrie au bal du diable, Obsession, Furie, Pulsions et Blow Out. En 1984, le cinéaste aborde la mythologie des gangsters avec Scarface suivi des Incorruptibles qui ont un énorme succès en salle. Il est donc au sommet de sa carrière lorsqu’il part en Thaïlande tourner un scénario de David Rabe, adapté du livre de Daniel Lang sur le viol d’une jeune vietnamienne par des soldats américains. Pour incarner les deux antagonistes, il choisit Sean Penn dont le talent dramatique a été révélé dans Un chien enragé de James Foley en 1986 suivi de Colors de Dennis Hopper en 1988 et qui honore sa réputation de rebelle en acceptant de jouer un officier violeur face à Michael J. Fox qui s’est imposé dans Retour vers le futur de Robert Zemeckis en 1985 et quitte les rôles d’éternel adolescent pour basculer dans le drame.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PLATOON DE OLIVER STONE ou encore REDACTED DE BRIAN DE PALMA .

Le scénariste et auteur dramatique David Rabe a écrit son scénario à partir du livre autobiographique de Daniel Lang, mais il a aussi puisé dans sa propre expérience au Vietnam qui lui avait d’ailleurs déjà inspiré une trilogie théâtrale : Stick and bones en 69, The Basic Training of Pavlo Hummel en 71 et Streamers en 76 porté à l’écran par Robert Altman en 1983. Le scénariste n’aimait pas trop la fin optimiste qu’il avait écrite mais Brian De Palma insista pour la garder. Il coupa en revanche le témoignage de la sœur de la victime qui vient à la barre avec le foulard de sa sœur morte, ce même foulard qu’Eriksson rend à la jeune vietnamienne américaine à la fin du film. Par ailleurs, si la voix de cette jeune femme vous semble familière c’est parce qu’elle est doublée par l’actrice Amy Irving déjà vue chez De Palma dans Carrie au bal du diable et dans Furie. Et si dans le rôle de Diaz l’acteur John Leguizamo vous semble un peu stressé c’est parce que la scène de la baffe demandera 14 prises donc 14 baffes bien senties de la part de Sean Penn, très investi dans le rôle de Meserve et qu’il retrouvera dans un autre film de De Palma : L’impasse en 1993. A l’époque, Sean Penn commence à s’engager dans des rôles forts, plaqués sur une réalité politique ou sociale comme on le verra dans La dernière marche, Mystic River, 21 grammes et Harvey Milk et il s’apprête aussi à passer à la mise en scène à partir de 1991 avec Indian Runner, Crossing Guard, The Pledge et Into the Wild. Durant le tournage long et difficile, alors que le gentil Michael J. Fox couvre de cadeaux les hommes chargés de chasser les gros serpents qui envahissent le plateau, Sean Penn, toujours en quête d’efficacité pour les scènes de tension, n’hésite pas à le titiller en lui disant qu’il n’est rien d’autre qu’un petit acteur de télé. Ce qui est en partie vrai car les débuts de Michael J. Fox sont marqués par les 7 saisons de la série Sacré Famille et la fin de sa carrière par le succès de la série Spin City, mais entre les deux il y aura quand même la trilogie des Retour vers le futur et quelques collaborations avec des auteurs tels que Woody Allen, Rob Reiner, Peter Jackson et Tim Burton. Enfin une partie du pont utilisé dans le combat vers la fin du film est celui qu fut construit en Thaïlande par les prisonniers de guerre d’un camps japonais durant la 2e guerre mondiale et dont David Lean raconte l’histoire dans Le Pont de la rivière Kwai en 1957.

J'ai l'impression qu'on ne fait plus trop ce genre de films, à charge et qui prennent aux tripes. J'en avais vu un bon paquet dans les années 80 (Delivrance, Platoon, etc) La première partie est assez bonne, Sean Penn vraiment flippant. Bon, Marty McFly en mode sérieux, c'est ...

Après Coppola, Cimino, Stanley Kubrick, Oliver Stone ou encore Ted Kotcheff, c'est au tour de Brian De Palma d'apporter sa vision de la guerre du Vietnam, ou la perte de l'innocence de l'Amérique. Pour cela, il s'inspire notamment de quelques histoires vraies ainsi que du roman ...

Lorsqu'Oliver Stone avait écrit le scénario de Scarface, il l'avait pensé de manière très nerveuse, violente et réaliste. Il avait été surpris par la réalisation de De Palma : ample, structurée, majestueuse, classique comme de l'opéra, alors qu'il avait écrit un thriller. ...