O, LA VÉRITABLE HISTOIRE

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Amateurs de hard classique et sans imagination, passez votre chemin ! Ici tout n'est que volupté et jeux pervers. O, la véritable histoire se situe dans le milieu chic et branché des soirées sadomasochistes où l'on sait apprécier les plaisirs sophistiqués. De superbes créatures, ligotées, suspendues ou enchaînées se livrent sans pudeur aux jeux les plus extrêmes.

Tour à tour, esclaves soumises puis maîtresses débauchées, elles pratiquent une sexualité hors norme mais parfaitement codifiée afin de parvenir aux orgasmes les plus violents et les plus spectaculaires. Exhibitions saphiques, bondage, discipline, domination et soumission sont au menu de ce festin de la chair parfois maltraitée. Le fouet ou la cravache ne sont là que pour donner du plaisir. Les croupes superbes rougissent sous la morsure du cuir et les tétons turgescents se dressent sous les pincements savamment dosés.

Interprété par d'authentiques pratiquantes le spectacle, en son direct, précisons-le, n'en est que plus troublant. Les protagonistes ne trichent pas et sont visiblement rompus à ces jeux érotiques poussés où ils excellent dans l'art de faire délicieusement souffrir et intensément jouir leurs partenaires.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HISTOIRE D'O - JUST JAECKIN (1975) (Histoire d'O est la matrice de tous les films sadomasochistes mais c'est aussi l'histoire d'une femme qui est prête à tout pour appartenir corps et âme à l'homme qu'elle aime.) ou encore O, THE POWER OF SUBMISSION - ERNEST GREENE - 2006 (Directement inspirée de l’oeuvre de Pauline Réage, cette version est beaucoup crue et plus proche du roman initial que celle de Just Jaeckin, destinée à un public plus large.).

Bien que n'ayant qu'un très lointain rapport avec le livre de Pauline Réage, O, la véritable histoire rend, reconnaissons-le, un hommage incontestable à la pratique du sadomasochisme. Il faut préciser que le réalisateur, le grand ordonnateur devrais-je dire, n'est autre qu'Ernest Greene, lui-même pratiquant fervent de tout ce qui touche à la soumission, la domination et à l'exquise douleur. Sa filmographie en témoigne.

Citons pour mémoire : Le fantôme et le fouet en 1993, Le guide de la soumission sensuelle en 2004,  Jenna aime la souffrance en 2005 ou O, le pouvoir de la soumission en 2006. Si vous avez la curiosité de savoir à quoi ressemble le bonhomme, sachez que tel Alfred Hitchcock, il fait de la figuration dans la soirée SM au début du film. Le chauve à lunettes rondes et en veste rouge qui ressemble vaguement à Elton John, c'est lui. Bien qu'elle ne fasse que de très furtives apparitions durant la même soirée, vous ne pouvez pas, en revanche, ne pas avoir reconnu la sulfureuse Nina Hartley. Il y a une raison à sa présence. Outre le fait qu'elle soit créditée comme assistante à la mise en scène au générique fin, il se trouve qu'elle a épousé Ernest Greene en 2003 et qu'ils forment un couple uni à la scène comme à la ville.

Nina Hartley est une figure du cinéma pornographique américain. Après de brillantes études secondaires, elle a tout d'abord obtenu son diplôme d'infirmière et joué les gogo dancer dans des boites à San Francisco avant de débuter en 1984 dans son premier film X qui faisait l'apologie de la sodomie : Anal Annie and the backdoor housewives, tout un programme. S'ensuit une filmo impressionnante de près de six cents films où sa plastique et son art de faire jouir ses partenaires font merveille. Dans la vie, elle se vante d'être athée, bisexuelle, échangiste et adepte du BDSM. Féministe convaincue et militante infatigable, elle donne régulièrement des conférences à l'Université de Berkeley sur la cause des femmes. En 1992 l'envie de réaliser devient trop forte et elle passe derrière la caméra pour Book of love. L'expérience lui plaît et elle enchaîne d'autres réalisations dont, entre autres sujets amusants : Le guide du sexe oral en 1998. Surnommée par ses pairs "le plus beau cul du métier", elle continue d'enchaîner les tournages et interprète désormais les cougars. En 2010, lors d'une interview, elle déclarait : "Je travaille maintenant avec des partenaires plus jeunes que mes implants mammaires".