NOÉMIE DIT OUI

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Le scénario pose évidemment la question du consentement et de la contrainte ou encore de la place de la prostitution dans notre société. A ses côtés, on découvre le monde glauque de ce que certains appellent encore pudiquement les « escorts », peuplés de clients aux désirs parfois extrêmes, sauvages et violents.  

C’est une jeune comédienne, Kelly Depeault, qui donne vie à ce personnage émouvant, performance récompensée d’une mention spéciale du Jury lors du Festival du Film Francophone d’Angoulême en 2022, le film y ayant par ailleurs reçu le Prix du Jury des Etudiants... 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver EMMANUELLE (Deux visions de la soumission féminine aux désirs des hommes, deux portraits de femmes consentantes mais au final victimes...) ou encore J'EMBRASSE PAS (Femme ou homme, ces deux histoires montrent le chemin tortueux et dangereux qui peut mener à la prostitution...).

C’est également le chemin suivi par d’autres cinéaste pour aborder cette thématique. Récemment, on pense à « La maison » d’Anissa Bonnefont en 2022 qui racontait comment une jeune auteure, Ana Girardot, décidait de travailler dans une maison close pour alimenter les pages de son futur roman. Laure Calamy interprétait quant à elle une mère prostituée obligée pour financer les études de son fils de travailler dans une usine du sexe en Allemagne dans « Une femme du monde » de Cécile Ducrocq en 2021. Vous remarquerez que ces deux films évoquent le concept de « prostitution choisie » et sont signés par des femmes...  

On est loin des fantasmes machistes développés par Just Jaeckin en 1974 dans « Emmanuelle » où Sylvia Kristel se livrait au libertinage pervers sous les yeux de son mari. Le même Jaeckin qui, l’année suivante, signera un autre récit sulfureux, « Histoire d’Ô », adapté du roman érotique de Pauline Réage, narrant les mésaventures sexuelles d’une jeune femme « éduquée » aux pratiques sadomasochistes pour les beaux yeux de son amant... Signalons aussi ces films où la prostitution se conjugue au masculin comme dans « J’embrasse pas » d’André Téchiné en 1991 où Manuel Blanc joue le rôle d’un jeune provincial devant un temps faire commerce de son corps pour survivre...

Noémie a 15 ans et vit dans un foyer depuis plusieurs années.Sa mère, complètement paumée et qui semble à peine plus âgée qu'elle est incapable de s'en occuper. Lors d'une nouvelle comparution devant le juge, la mère refuse une fois de plus de reprendre Noémie ...

« Il ne suffit pas d’ignorer l’horreur pour s’en protéger ». Nelly Arcand, Putain (2001)Avec son premier film, Geneviève Albert, nous propose un regard de femme sur un monde particulièrement masculin et lève le voile, sans compromission, mais avec pudeur sur un sujet ...

Kelly Depeault a été choisie d'emblée, sans l'épreuve du casting, tellement sa réalisatrice, Geneviève Albert, avait la conviction immédiate qu'elle serait l'interprète idéale de Noémie dit oui, malgré la difficulté du rôle, inhérente à son sujet ...