NEUILLY SA MÈRE, SA MÈRE

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10 ans, 120 mois, 3650 et quelques jours, (ça dépend des années bissextiles), et je vous passe le nombre d’heures… Bref, 10 ans ont passé et rien ne va plus à Neuilly-sur-Seine. Oh, pour Sami Benboudaoud ça va plutôt pas mal : il termine de brillantes études supérieures en sciences politiques.

Non, c’est pour son copain Charles de Chazelle que ça s’est furieusement gâté : non seulement son idole Nicolas Sarkozy n’est plus président mais en plus sa famille ruinée doit quitter la banlieue chic de Paris pour trouver refuge je vous le donne en mille : à la cité Picasso de Nanterre, chez Sami !

Voilà posé le décor de la suite du film de Gabriel Julien-Laferrière, qui se succède à lui-même derrière la caméra de ce second volet. Une farce sociale cruelle mais jamais méchante qui reprend les ingrédients du film initial de 2009, à commencer par un épatant casting de jeunes comédiens et notamment Samy Seghir et Jeremy Denisty qui reprennent leurs personnages…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CIEL, LES OISEAUX ET...TA MERE ! (Le voyage Neuilly-banlieue ou banlieue-Sud Ouest peut être tout aussi dépaysant ! Tout est question d'ouverture d'esprit, pour celui qui voyage comme pour celui qui accueille...) ou encore LES TUCHE (Pas évident d'être obligé de changer de milieu et d'horizon. Que l'on soit ancien ou nouveau pauvre, se frotter à un monde inconnu est en tout cas un épatant creuset de comédie...).

Le succès de Neuilly sa mère avait été la grosse surprise de l’été 2009 : plus de 2 millions ½ de spectateurs. On y découvrait une sorte de Guerre des boutons du 21e siècle, racontant comment le fils d’une concierge était confié à sa tante, riche épouse d’un notable de Neuilly-sur-Seine. La vie du gamin allait évidemment changer du tout au tout, bouleversant au passage celle de sa famille d’accueil…

Il aura donc fallu attendre près d’une décennie pour que Gabriel Julien-Laferrière et son producteur Djamel Bensalah remettent le couvert et donnent une suite, (mainte fois réclamée par le public), aux mésaventures de ces deux gamins. Vous venez de le voir, ils sont devenus de jeunes hommes, tout prêts à entrer dans la vie active, sauf que le destin va leur faire un joli pied de nez en inversant la situation de départ : cette fois, c’est donc Charles qui va se retrouver en terre inconnue, en l’occurrence dans une cité de banlieue !

Ce principe du déracinement est un des ressorts majeurs de la comédie. Gérard Oury, en France, en a été un des artisans les plus emblématiques et doués. Prenez quasiment tous ces films : ils imaginent le face à face entre deux personnages qui rien ni personne n’aurait dû réunir mais qui vont pourtant devoir apprendre à se connaître en faisant un bout de chemin ensemble… La folie des grandeurs, La grande vadrouille, Les aventures de Rabbi Jacob ou Le corniaud sont bâti sur cet irrésistible principe et délivrent au passage, (comme Neuilly sa mère et sa suite, d’ailleurs), un message quasi politique sur la différence, qu’elle soit raciale, religieuse ou sociale… Plus près de nous, Bienvenue chez les Ch’tis ou Les Tuches ne racontaient pas autre chose : d’un côté un postier du Sud muté dans le Nord, de l’autre une famille de la campagne découvrant le faste rutilant de Monaco. Dans tous les cas, un choc des cultures générateur de fous-rires et d’un extraordinaire succès populaire…

Clairement, Neuilly sa mère 2, c'est l'illustration parfaite d'un craquage général du réalisateur : et ça fait plaisir. De la bonne humeur, des rires, de la politique et des vannes sur le gouvernement actuel. Alors certes, je ne note pas là ni la réalisation ni le jeu d'acteur ...

Vu le film hier à la rochelle en présence de quelqu'uns des acteurs. J'ai été agréablement surpris par la maturité de ce second volet, où l on retrouve les protagonistes de Neuilly sa mère ( à part Rachida Brakni remplacée par Sophia Aram qui fait bien le job). En sachant ...

Le temps à passé pour Sami (Samy Seghir), Charles (Jérémy Denitsy), leurs familles et leurs amis. Sami est un élève brillant à Science Po, Charles déprime suite à la défaite de Nicolas Sarkozy face François Hollande et son père Stanislas (Denis Podalydès) se retrouve ...