MONTANA

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Pour son second long métrage, le cinéaste anglo-somalien Mo Ali a choisi de raconter l’histoire de Dimitri, ancien soldat des forces spéciales serbes, qui se lie d’amitié avec Montana un jeune adolescent qui va l’aider à assassiner l’homme qui a tué sa femme et sa fille. Se noue alors entre l’ancien militaire et le jeune homme une relation d’ordre filial dont l’ennemi commun est un gangster serbe trafiquant de drogue.

Comme dans son premier et précédent film, Shank, Mo Ali fait de Londres le décor principal et signifiant de Montana. Mais autant dans Shank il s’agissait, scénario oblige, d’un Londres futuriste, autant ici le cinéaste choisit le réalisme pur et dur en faisant se dérouler l’action dans l’un des quartiers populaires de la capitale britannique. Situées notamment entre salles de sports et bains turcs, les scènes d’action mettent en valeur une jungle urbaine dans la tradition du polar, sans pour autant tomber dans les clichés de violence pure.  

Londres est par conséquent non seulement un décor mais plus encore le troisième personnage principal en quelque sorte de cette histoire moderne. C’est ainsi que l’un des producteurs de Montana expliquait au moment de la sortie du film  qu’il s’agissait de donner de Londres, je cite, «  une image positive » permettant en outre d’accroître la volonté de réalisme affichée par le  jeune cinéaste pour donner plus de poids et d’authenticité à son histoire. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KARATÉ KID (Les deux films placent en leur centre un récit d'apprentissage à travers notamment la pratique des arts martiaux.) ou encore LÉON (Luc Besson imagine les relations entre un adulte et une très jeune fille dans un contacte de violence extrême.).

Au-delà  de son indéniable statut de film d’action, Montana, selon la volonté même de ses auteurs, souhaite mettre en avant l’analyse d’une relation entre un adulte aguerri et un adolescent en quête de repères notamment paternels. Orphelin depuis peu, le jeune Montana, outre son désir naturel de vengeance, trouve dans sa relation avec Dimitri les moyens nécessaires pour dépasser sa souffrance et gagner en maturité.

Mais, comme on l’a vu, Dimitri souffre quasiment des mêmes manques affectifs dont souffre Montana. Aussi bien leur rencontre fortuite et mouvementée leur permet-elle à tous deux une sorte de reconnaissance mutuelle et de rédemption réciproque. Le récit d’apprentissage s’avère donc bénéfique à l’un autant qu’à l’autre. C’est ensemble et ensemble seulement qu’ils peuvent continuer de vivre.

Au cours d’un entretien, le réalisateur Mo Ali n’a pas caché sa dette artistique au Luc Besson de Léon. Ce dernier arpentait en effet déjà les chemins d’une découverte mutuelle entre un tueur professionnel et une jeune fille en mal de vengeance. Les deux films ont en commun cette idée de transmission, à travers un récit d’action qui tout en sacrifiant aux lois du genre retrace des parcours intimes et attachants.