MES AMIS

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Mes amis, en 1999, est le premier film de Michel Azanavicius le futur cinéaste multirécompensé de The Artist. Yvan Attal producteur véreux et Serge Hazanavicius star de sitcom s’y retrouvent avec le cadavre d’une call-girl sur les bras. Comment s’en débarrasser ?

L’esprit Canal, la culture parodique de la chaîne cryptée, première époque, sont convoqués dans cette comédie à l’humour noir qui égratigne au passage les productions fauchées qui nourrissent les concurrents hertziens. Karin Viard et Mathieu Demy sont là, en tête d’affiche, ainsi qu’un nombre impressionnant de seconds rôles ou caméos. Bref c’est un film de copains, un film de réseau. Et le début de la grande aventure pour un cinéaste au parcours hors-norme.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ELLE L'ADORE DE (2014) DE JEANNE HERRY (Là encore le mc guffin, prétexte au thriller est un corps de femme dont il faut se débarrasser. Et une jeune fan par admiration pour son héros de chanteur se prête à toute les complicités dans le seul but de "rendre service" et côtoyer son rêve.) ou encore PETITS MEURTRES ENTRE AMIS DE DANNY BOYLE (1994) (Une comédie noire où un colocataire meurt et comment s'en débarrasser (pour garder sa valise de billets). Bien sûr le crime ne paie pas, surtout chez les amateurs.).

Michel Hazanavicius a été un ouvrier spécialisé de l’image avant de passer au long métrage de fiction avec Mes amis. Un film qui n’eut pas de succès et occasionnera au cinéaste une traversée du désert de 7 ans. Le temps de passer de la parodie télévisuelle à l’ambition cinématographique.

Et puis en 4 films dont les grands succès populaires que furent les deux OSS, Hazavicius va accéder au panthéon. Le temps d’oeuvre oeuvre troquant la parodie contre l’hommage, pour quitter définitivement la verve canalienne pour créer une oeuvre universelle avec le bien nommé The artist. Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, titulaire de plus de cent récompenses au travers du monde pour cet ovni, Hazavavicius devint roi en 2011. C’était un juste retour des choses : à l’origine scénariste puis réalisateur pour les Nuls, auteur du célèbre Grand détournement où il cannibalisait les films de la Warner et leur faisait raconter une autre histoire, par amour bien sûr, cet artiste éclectique a déjà bien rendu ce que le cinéma lui a donné. En fait il aura fallu tout ce parcours initiatique pour se rendre compte que le clown était triste.

Hazanavicius préfère visiblement le drame à la comédie, ce que son dernier film The search aura prouvé. Un cheminement inconscient comme celui de Chaplin son idole peut-être?