MAX MON AMOUR (VERSION RESTAURÉE)

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En 1986, l’exquise Charlotte Rampling tombe amoureuse d’un singe dans « Max, mon amour ». Pas vraiment une fable zoophile, mais, quand même, un film provocateur en cette période post-surréaliste, fréquentée par des Bertrand Blier et des Marco Ferreri.

Nagisa Oshima-san signe ce film, un grand monsieur du cinéma japonais. Et il dirige à l’aveugle, et à Paris, des acteurs français dont il ne parle pas la langue. On y reconnait des artistes en devenir comme Fabrice Luchini, Bernard-Pierre Donnadieu et Victoria Abril ou des vétérans prestigieux comme Pierre Etaix.

Dans un univers d’appartement, musée de la vieille France, le mari trompé va tenter de reconquérir son épouse mais, comme disait Brassens: « si le gorille aux jeux de l'amour vaut son prix on sait qu'en revanche il ne brille ni par le goût, ni par l’esprit"

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT (Parce que parmi tous les événements de ce film fantasque, on peut voir Catherine Deneuve partager son lit avec un gorille.) ou encore KING KONG (Parce que derrière le grand spectacle, il y a la passion interdite d'un (très) grand singe pour une belle humaine.).

Nous sommes tous le chimpanzé de quelqu’un. Il n’en demeure pas moins que Max est l’amant de Charlotte Rampling. Oshima n’a pas voulu donner de clé à la lecture de son oeuvre. Citons le : « si je savais pourquoi je fais un film, je ne le ferai pas ». On peut y voir tour à tour la représentation sardonique de l’amant tout-puissant, du fantasme féminin, de la quête de pouvoir de la mère ou de la maitresse. Par les temps qui courent on en aurait une lecture anti-spéciste.

Le singe bien sûr, même s’il a tout du singe, n’en est pas un. La danseuse et marionnettiste Alisa Berk habite la peau de bête, mieux, elle le hante. Des heures de travail et des heures de répétition pour adopter l’éthologie simiesque. Elle était singe déjà dans « Greystoke, la légende de tarzan » de Hugh Hudson, elle était dans « Le retour du Jedi » à animer des petits aliens.

« Max, mon amour » baigne dans ambiance de très grande bourgeoisie, bunuelienne même. Ce n’est pas étonnant puisque le producteur du film est Serge Silberman et que le scénariste en est Jean-Claude Carrière, l’équipe type du grand cinéaste espagnol. Nagisa Oshima, souvenez-vous, a fait ses films les plus audacieux en occident. C’était le cas du sulfureux « L’empire des sens » (1976) un des rares films non pornographique avec des scènes de sexe non simulées, ou encore « Furyo »  une histoire sado-maso entre un prisonnier de guerre et son geôlier. Avec, en 1983, un David Bowie très androgyne. Oshima nous a quitté en 2013 en laissant derrière lui des fantasmes nippons, à la fois délicats et choquants. Le divin marquis a du trainer par là-bas, du côté du soleil levant.

À l’instar de Paul Verhoeven dans Elle (2016), Nagisa Ōshima investit le cinéma français à la manière d’un savoureux jeu de massacre qui fait imploser la bourgeoisie en exploitant ses fragilités congénitales. Car le chimpanzé, dans Max mon Amour, incarne le retour ...

Quel curieux film que ce Max mon amour. Un diplomate anglais soupçonne sa femme d'avoir un amant, un détective privé lui apprend qu'elle passe son temps dans un appartement au propriétaire anonyme. Obtenant le double de la clé, le mari fronce vers cette supposée garçonnière ...

Max mon amour ou le charme discret de la zoophilie. Le film a vraiment un côté Buñuel pour son humour à froid et sa peinture de la grande bourgeoisie, ainsi que la façon d'inclure des choses complètement anormales dans une sorte de normalité (je pense notamment au Charme ...