MARYLAND

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Se remet-on vraiment jamais d’un deuil, d’un drame ou d’un événement tragique ? Si le corps est lui capable de cicatriser ses blessures, notre âme elle garde souvent pour toujours des plaies béantes... C’est exactement de cela que parle Maryland, le film d’Alice Winocour que vous allez maintenant regarder.

Le scénario suit le retour au pays de Vincent, soldat miraculé d’une guerre de sable et de sang. Le jeune homme est évidemment traumatisé par les horreurs qu’il a vécues et montre des symptômes de stress inquiétants... Son nouveau travail est de protéger la femme d’un riche homme d’affaires mais, très vite, en plus d’une réelle attirance pour elle, Vincent va se persuader qu’un danger rôde autour de sa cliente.

Matthias Schoenaerts et Diane Kruger vous attendent maintenant pour une histoire de cœur et de tripes, de rédemption et de culpabilité. Attention : certaines scènes, propos ou images peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes spectateurs...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JARHEAD (Les traumatismes affrontés par les jeunes militaires au front leur laissent des traces dramatiques, dont les conséquences frisent la folie. Jake Gillenhaal et Matthias Schoenaerts le démontrent...) ou encore BODYGARD (Garde du corps: un métier qui peut-être dangereux pour le corps comme pour le coeur, surtout quand on tombe amoureux de sa cliente...).

Avouons-le, la performance de Matthias Schoenaerts dans le rôle de Vincent l’écorché est une nouvelle fois étonnante. Cet acteur belge à la gueule d’ange et au corps de dieu grec multiplie depuis 2011 les rôles intenses et physiques. Révélé par Bullhead, polar poisseux de son compatriote Michael R. Roskam, (dans lequel il incarnait un éleveur bovin dépendant des anabolisants et des hormones de croissance), le comédien enchaîne ensuite notamment avec De rouille et d’os de Jacques Audiard. Sa prestation aux côtés de Marion Cotillard en petite frappe père de famille, devenant l’ange gardien d’une handicapée lui vaudra le César du meilleur espoir masculin, une première pour un acteur venu du plat pays qui est le sien !

Dans Maryland, il n’a aucun problème de crédibilité à délaisser l’uniforme du militaire pour endosser celui du garde du corps, au service d’une Diane Kruger en apparence si frêle. Un peu comme si l’on mettait un buldozzer aux côtés d’une trottinette... L’image vaut ce qu’elle vaut ! Parlons du fond du récit maintenant. Alice Winocour sa réalisatrice a voulu s’inspirer de l’ambiance des films d’horreurs pour imposer celle de son thriller psychologique. La maison de la Côte d’Azur où se déroule l’histoire a en ce sens  toute son importance : une demeure clinquante au premier abord mais aussi remplie de recoins, assaillies par un ennemi invisible et des éléments déchaînés...

La façon dont le corps des personnages, et d’abord celui du « héros », est également notable : un physique qui semble lui échapper, soumis aux pulsions hallucinatoires de son esprit. Dans Augustine déjà, son premier film en 2012 avec Vincent Lindon et Soko, la cinéaste imaginait la confrontation du professeur Charcot avec une jeune patiente atteinte d’hystérie... Dans ce cas comme dans celui de Maryland, la violence des gestes, des sentiments ou des atmosphères prend alors tout son sens, mise en scène de façon crue, bien loin de la notion d’esthétisme...

Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ça. Je n’avais pas vu la bande-annonce. Et j'avais en tête le premier film d'Alice Winocour, Augustine, qui ne m'avait pas vraiment emballé. Mais j'aime beaucoup Diane Kruger et Matthias Schoenaerts, seule raison donc qui m'a ...

Une histoire à un seul personnage, ou quasi, les autres ne sont que des silhouettes, même la femme, ou presque, un rôle sur mesure pour Mathias Schoenaerts, soldat égaré, spécialisé dans les opérations commando (une séquence rapide, à l’ouverture) dans les déserts ...

En quelques (excellents) films - Bullhead et De rouille et d'os en tête - Matthias Schoenaerts a imposé son style : un jeu animal, taiseux, douloureux, violent et instinctif. Assez proche, dans son impassibilité, dans sa difficulté à communiquer - et dans l'esthétique qui ...