MARY STUART, REINE D'ECOSSE

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Le destin de Marie Stuart, reine de France et d’Ecosse et rivale d’Elisabeth 1ère, a été raconté maintes fois au cinéma. Cette version signée Josie Rourke, la directrice artistique du théâtre The Donmar Warehouse, est sans doute l’une des plus ambitieuses et des plus fidèles, tournée sur les lieux même de l’histoire. 

Au milieu du 16e siècle, Marie Stuart hérite du trône d’Ecosse à l’âge de deux jours. D’ascendance française par sa mère, elle grandit en France, en épouse le roi jeune et se retrouve veuve à 18 ans. Elle décide alors de retourner en Ecosse en 1561 pour y réclamer son titre et en devenir la reine.

Face à elle, Elisabeth. A la faveur de morts précoces et de lignée familiale complexe, la cousine de Marie Stuart a hérité du trône d’Angleterre en 1558. Et sa nature, comme les enjeux, laissent peu de place au partage du pouvoir. Ce sera l’une ou l’autre. Et malgré ses atouts, son fils surtout, héritier des deux couronnes, Marie Stuart finira par céder à la puissance de sa cousine qui la fera exécuter. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ELIZABETH (La vie d'Elisabeth Première, reine d'Angleterre, qui règne à la même époque et fit décapiter sa cousine Marie Stuart pour des stratégies de pouvoir) ou encore LA FAVORITE (Un siècle plus tard, l'Angleterre est dirigée par un reine affaiblie et en guerre contre la France. Mais son pouvoir est menacé par la concurrence que se livrent ses deux favorites).

C’est cette longue route vers un destin tragique que raconte ce premier film de Josie Rourke. Une nouvelle vision de Marie Stuart, développée par John Guy, qui a signé une biographie où la figure de la Reine d’Ecosse est réévaluée. Dans Queen of Scots : the true life of Marie Stuart, l’auteur, qui tient dans le film le rôle de l’évêque qui unit la jeune femme à son époux Darnley, apporte des éléments nouveaux sur la personnalité de la reine. Au cours de ses vingt-sept ans de règne, elle aurait été constamment discréditée selon lui par un nationaliste anglais, William Cecil. Celui-ci aurait même trafiqué les archives pour qu’elle apparaisse à jamais comme faible et dissolue. Contrairement bien sûr à Elisabeth 1ère, la "reine vierge". 

Cette version s’appuie sur la confrontation entre les deux souveraines. Elle va même jusqu’à inventer une rencontre qui historiquement n’aurait jamais eu lieu mais qui s’inspire des échanges de lettres qu’ont entretenus les deux cousines. Ce n’est pas la première fois que cette entrevue est mise en scène, elle l’a déjà été dans l’opéra de Donizetti Maria Stuarda. Ce qui est nouveau en revanche c’est la recherche d’un éternel compromis entre les deux femmes, alors que les nombreuses versions précédentes les présentent toujours comme rivales. Pour donner plus de véracité à la scène, les deux actrices qui les interprètent ont évité de se croiser en amont de cette dispute. 

Les actrices sont, elles aussi, inattendues. Marie Stuart est interprétée par Saoirse Ronan, qui voit dans son ascendance irlandaise une proximité avec la reine d’Ecosse, un rôle qu’elle avait déjà failli interpréter plus jeune. Celui d’Elisabeth revient à l’Australienne Margot Robbie, croisée dans Tarzan, Suicide Squad ou Moi, Tonya, enlaidie mais surtout impressionnée de succéder à son actrice favorite, sa compatriote Cate Blanchett, qui l’interpréta dans les deux films de Shekhar Kapur. 

Un film d’une belle intensité, plein de suspens et de tension, admirablement porté par une Marie Stuart (Saoirse Ronan) fière comme son personnage lui dit de l’être. On regrettera malgré tout quelques lourdeurs à l’eau de rose ; pourtant les trahisons, les jeux de pouvoir ...

Un film intéressant, qui a le mérite de sortir des schémas habituels: au lieu de tout expliquer par le cliché d'un conflit entre deux femmes (forcément, comme chacun sait, les femmes ça ne sait pas faire la paix, il y en a toujours au moins une hystérique vindicative dans ...

De prime abord, « Marie Stuart, Reine d’Ecosse » ressemble à un parfait véhicule à Oscars pour ces deux stars en tête d’affiche doublé d’une redite sur l’histoire vue et revue sur la Reine Elizabeth d’Angleterre. Mais on est très vite rassuré car ce n’est pas ...